Hier en conférence de presse, Luis Enrique s’est avancé en déclarant que le PSG n’avait jamais réussi à se qualifier après avoir perdu le match aller en Coupes d’Europe et qu’il était temps d’y remédier à l’occasion de ce quart de finale retour face au FC Barcelone (à 21h).

Si la phrase pour motiver les joueurs et convaincre les observateurs de la détermination animant le club parisien est louable, elle n’en demeure pas moins erronée. Certes, le Paris Saint-Germain a souvent échoué à renverser la situation mais il y est aussi parvenu en deux occasions.

La remontada sur le Real Madrid

La première fois, c’était en 1994 lors d’une double confrontation entrée dans la légende du club. Dominés à l’aller à Santiago-Bernabeu où Butragueno, Zamorano et Michel avaient trouvé le chemin des filets quand seul Ginola avait réussi à répondre (1-3), les Parisiens avaient livré une prestation magnifique au Parc des Princes pour éliminer le Real Madrid. Tout s’était dénoué dans un final ébouriffant. En tête grâce à un but de Weah, les hommes d’Arthur Jorge n’avaient plus besoin que d’un but pour se qualifier. Ginola se chargeait de l’inscrire à 10 minutes de la fin du temps réglementaire d’une belle demi-volée.

Loin d’abdiquer, les Merengues se ruèrent à l’offensive mais se firent prendre en contre par Valdo. A 3-0, à la 89e, plus rien ne semblait pouvoir empêcher le PSG de voir la finale. C’était sans compter sur Zamorano qui jaillit dans la surface parisienne à la 90+2. Les prolongations se profilent sauf que les Parisiens n’ont pas fait tous ses efforts pour rien et d’une tête rageuse, Kombouaré coupa, à la 90+6, un coup franc de Valdo et propulsa son club en demi-finales dans une liesse invraisemblable.

Un huis-clos de bonheur

L’autre fois où le PSG a su changer le cours des choses, c’était en 2020. Sorti en tête de son groupe malgré la présence du Real Madrid, le champion de France s’avançait en favori en huitièmes de finale mais se prit les pieds dans le tapis à Dortmund, subissant la loi d’Haaland, auteur d’un doublé, entrecoupé par un but de Neyma (2-1).

Cette réalisation du Brésilien se révéla déterminante. En effet, au retour, il ouvrit le score avant que Bernat ne l’imite juste avant la pause. Avec solidarité, les Parisiens ne donnèrent aucune ouverture ensuite pour tenir le résultat et accrocher leur qualification dans un Parc des Princes, vide à l’aube de la pandémie de Covid-19.

Sept échecs depuis 1985

Outre ces deux précédents, le PSG a échoué à sept reprises à se qualifier dans une double confrontation après avoir perdu le match aller : contre les Hongrois de Videoton en 16^e de finale de Coupe UEFA en 1985 (2-4 et 0-1), contre la Juventus Turin au même stade de la même compétition en 1990 (0-1 et 1-2), puis en demi-finale en 1993 (1-2 et 0-1). En 1995, c’était l’AC Milan qui avait privé Paris d’accéder à la finale de la C1 (0-1 et 0-2). Vingt ans plus tard, le FC Barcelone conduit par Luis Suarez et Neymar avait aussi barré la route aux Parisiens en quarts de finale de la C1 (1-3 et 0-2). Les Espagnols du Real Madrid se vengeait en 2018 en huitièmes de finale de la C1 (1-3 et 1-2), avant que le Manchester City de Mahrez en demi-finale de C1 en 2021 (1-2 et 0-2) et le Bayern Munich de Coman et Choupo-Moting en huitième de finale en 2023 ne fassent de même.

Ce mardi soir, la bande à Mbappé et Dembélé doivent trouver le moyen de se sublimer et venir chercher leur qualification sur la pelouse du FC Barcelone. Jamais en ayant perdu à l’aller, le PSG n’a réussi à se qualifier à l’extérieur. Une première qui plairait à Luis Enrique.