Qu’arrive-t-il à Harry Kane ? Samedi, à l’Allianz Arena, l’attaquant du Bayern Munich a échoué à marquer contre le Bayer Leverkusen (3-0). Déjà muet contre le Borussia Mönchengladbach la semaine passée, il n’avait plus connu pareille disette depuis la période février-mars, où il avait traversé cinq rencontres de championnat sans inscrire le moindre but.

S’il convient de relativiser la situation, puisqu’il n’a joué qu’une demi-heure contre le Werkself, Vincent Kompany s’étant permis, pour un tel match, de faire tourner son effectif afin de reposer ses meilleurs joueurs (Luis Diaz et Michael Olise ont également commencé sur le banc, ndlr) en vue du déplacement au Parc des Princes demain soir, le "ralentissement" de l’international anglais dit beaucoup de sa forme étincelante et surtout de son efficacité. Après quinze matchs toutes compétitions confondues, il compte déjà 22 buts. Un total qui en satisferait beaucoup… en fin de saison, mais qu’il a atteint en à peine deux mois et demi. "Il est sans conteste l’un des meilleurs attaquants au monde", a soutenu à Kicker le directeur sportif du Bayern Munich, Max Eberl, appuyant son affirmation sur le récent record réalisé par l’Anglais, qui n’a eu besoin que de 104 matchs toutes compétitions confondues pour atteindre la barre des 100 buts marqués avec son club. "Erling Haaland et Kylian Mbappé n’ont pas réalisé une telle performance. Ce n’est pas le fruit du hasard", a-t-il illustré. En effet, le Norvégien a mis 105 rencontres pour y parvenir, comme Cristiano Ronaldo. Pour sa part, le Français est en retard, puisqu’il ne compte "que" 62 buts lors de ses 73 premiers matchs avec le Real Madrid.

Pleinement épanoui dans un rôle élargi

"On se souvient tous des quelques sceptiques lors de la signature d'Harry Kane. Preuve que l'on ne se trompe pas toujours", a habilement rappelé le président du club bavarois, Herbert Hainer, réélu triomphalement hier, adressant au passage de chaudes félicitations à son directeur général. "Cher Jan(-Christian) Dreesen, tu as persévéré dans ce transfert avec la ténacité typiquement bavaroise. Un chef-d'œuvre, pour lequel je te félicite sincèrement."

Arrivé à l’été 2023, Harry Kane était ainsi escorté d’une réputation de solide buteur mais aussi de joueur maudit, car n’ayant jamais gagné le moindre trophée. Une malédiction confirmée lors de sa première saison, survolée par le Bayer Leverkusen de Xabi Alonso et Florian Wirtz, resté invaincu en Allemagne (doublé Bundesliga et Coupe d’Allemagne, ndlr). Néanmoins, le capitaine des Three Lions avait déjà montré sa létalité devant le but, marquant à 45 reprises en à peine 44 apparitions. Des nombres qui ne se démentent pas avec le temps, bien au contraire. "Le vin aussi se bonifie avec l'âge", a assuré Max Eberl au quotidien allemand, n’hésitant pas à comparer l’Anglais à un grand cru. "C'est assurément un Harry Kane inédit ; il est désormais perçu comme encore plus complet. Nous savions tous qu'il était un buteur exceptionnel. Mais il possède maintenant d'autres atouts qui profitent davantage à notre équipe et à notre style de jeu", a-t-il ajouté.

Des négociations début 2026

Plus épanoui que jamais sur le terrain, Harry Kane semble aussi l’être en dehors, au point d’avoir récemment évoqué une possible prolongation de contrat au-delà de 2027. Une volonté partagée par le Bayern Munich. "Harry sait combien nous l'apprécions, nous sentons combien il nous apprécie et qu'il se sent extrêmement bien ici. Les discussions débuteront dans les prochains mois, et nous verrons ensuite où nous en sommes et comment les choses peuvent évoluer", a révélé le directeur sportif bavarois, qui doit également traiter le dossier peut-être encore plus prioritaire de Dayot Upamecano, dont le bail en Bavière arrive à échéance le 30 juin prochain.

En attendant que les discussions s’amorcent entre les différentes parties, Harry Kane ne va pas s’embarrasser de son avenir, lui préférant son présent rayonnant. Reposé ce week-end, c’est donc frais qu’il foulera la pelouse du Parc des Princes pour affronter le Paris Saint-Germain lors du choc au sommet de la quatrième journée de la Ligue des champions.