Le football français a souvent nourri un complexe d’infériorité par rapport à son voisin anglais. Plus puissant, plus populaire, (immensément) plus riche, le football outre-Manche évolue dans une autre dimension par rapport à une Ligue 1 qui se débat avec ses maux tant financiers que sportifs. Longtemps, il a fallu s’incliner sur le terrain, reconnaître la supériorité d’équipes anglaises tout simplement plus fortes que leurs homologues françaises.

Sauf que cette année, le Paris Saint-Germain a décidé qu’il n’accepterait plus de courber l’échine. Tout avait pourtant commencé de travers avec ce revers logique à Londres contre Arsenal (0-2). C’était au début de l’automne, avant la métamorphose d’un groupe se révélant à lui-même et prenant conscience de sa force. En difficulté au classement et contraint de se réveiller pour éviter une sortie prématurée dès la phase de ligue, les Parisiens ont choisi la réception de Manchester City pour s’affirmer. Menés 0-2 à la 53e, ils se sont révoltés pour finalement l’emporter 4-2. Insuffisant pour remonter vers le Top 8 mais assez pour envoyer un message au Royaume de sa Majesté.

Le PSG rejoint le Celtic et le Borussia Dortmund

Une fois Brest éparpillé en barrages, les hommes de Luis Enrique ont relevé le défi Liverpool en huitièmes de finale. La montagne était haute en cette fin d’hiver et encore plus après avoir perdu sur le fil une manche aller outrageusement dominée au Parc des Princes (0-1). Pourtant, Désiré Doué et ses partenaires sont allés s’imposer à Anfield avant de s’en sortir aux tirs au but (1-0, 4-1 t.a.b.). Au tour suivant, ils ont cette fois fait plier Aston Villa, non sans se faire peur à Birmingham au retour (3-1, 2-3). Puis en demi-finales, ils se sont offerts Arsenal, leur quatrième club de Premier League. Cette fois, les Parisiens se sont permis de signer deux victoires. Un accomplissement loin d’être anecdotique puisqu’ils ne sont que les troisièmes à réussir pareil exploit. Avant eux, seuls le Celtic Glasgow lors de la saison 1969-1970 (contre Leeds) et le Borussia Dortmund lors de l’édition 1996-1997 (contre Manchester United) avaient remporté l’aller et le retour contre un club anglais dans le cadre de la phase à élimination directe.

Cette saison, le Paris Saint-Germain a réussi son examen d’anglais et vaincu un autre préjugé qui veut que les Français ne s’en sortent pas avec la langue de Shakespeare. Une réussite qui vaut aussi pour Luis Enrique. L’ancien technicien du FC Barcelone et sélectionneur de l’Espagne s’est toujours qualifié contre les clubs anglais qu’il a croisés depuis qu’il s’assoit sur un banc. Avant le triplé réussi cette saison, il avait sorti Manchester City en 2015 en huitièmes de finale avec le FC Barcelone (2-1, 1-0) et Arsenal l’année suivante au même stade (2-0, 3-1).

Après avoir obtenu son diplôme en anglais, le champion de France va devoir éprouver ses capacités en italien. Un examen sans lendemain face à la rude Inter Milan, imptoyable avec le FC Barcelone dans l'autre demi-finale. Un examen pour lequel il a trois semaines pour se préparer.