Ligue des champions : Des équipes françaises inoffensives en finale

Sur les 15 finales européennes du l’histoire du football français, les clubs tricolores en ont perdu 13 et surtout sont restées muettes à 11 reprises.

Le grand moment est venu, l’heure de la deuxième chance et de la revanche. Il y a cinq ans, le Paris Saint-Germain avait fait une percée en atteignant la finale de la Ligue des champions dans un contexte très particulier. Cette fois, le champion de France n’a pas profité d’une bulle sanitaire qui avait bouleversé un tournoi final déshabillé de son public. Sa place, il est allé la gagner sur le terrain dans un format classique, en triomphant de la garde anglaise sur fond de doubles confrontations acharnées. Il y eut Liverpool en huitièmes de finale (0-1, 1-0, 4-1 t.a.b.), puis Aston Villa en quarts de finale (3-1, 2-3) et enfin Arsenal en demi-finales (1-0, 2-1). Trois adversaires écartés avec le talent et la conviction d’un collectif au diapason des souhaits de son entraîneur et inspirateur.

Luis Enrique l’avait promis : son PSG serait plus fort cette saison, débarrassé des contraintes liées à la présence de Kylian Mbappé dans son équipe. Dix ans après, l’Asturien est de retour en finale de la Ligue des champions avec l’intention de créer un écho à son sacre avec le FC Barcelone. Comme un étrange parallèle, ce titre européen, il l’avait obtenu en Allemagne, à Berlin précisément (3-1 contre la Juventus Turin). Cette fois, ce ne sera pas dans la capitale allemande, mais en Bavière, à Munich, qu’il retrouvera encore un club italien sur son chemin : l’Inter Milan, tombeur au tour précédent du FC Barcelone dans une double confrontation épique.

29 ans de disette

Un adversaire redoutable contre lequel Ousmane Dembélé et ses partenaires devront faire preuve d’un réalisme à toute épreuve pour s’imposer. Surtout, ils devront briser ce qui ressemble à une malédiction pour les clubs français en finale européenne. En effet, depuis 1956 et la première édition de celle qui s’appelait encore la Coupe des clubs champions, les formations tricolores ont atteint 15 fois la finale pour seulement deux victoires.

Un maigre ratio qui devient encore plus inquiétant quand on se penche sur les scores de ces rencontres. En 15 matchs, les Français ont marqué seulement six buts, dont trois pour Reims lors de la première finale de l’histoire (3-4 contre le Real Madrid). Et sur les 13 défaites enregistrées, 11 fois les clubs français sont restés muets. Pour trouver trace du dernier but tricolore en finale européenne, il faut remonter à celui inscrit par Daniel Dutuel le 15 mai 1996. Une réalisation anecdotique, puisque les Girondins de Bordeaux avaient échoué contre le Bayern Munich (0-2 à l’aller en Allemagne et 1-3 au retour à Bordeaux). Depuis, les Français n’ont plus trouvé le chemin des filets en six finales. Une disette à laquelle le Paris Saint-Germain espère bien mettre un terme pour entretenir l’espoir de décrocher sa première étoile, trente-deux ans après celle obtenue par Marseille à… Munich, terre sacrée des premiers titres européens.