Serie A : La pression s’accentue sur San Siro
Alors que le conseil municipal de Milan doit valider ou non la vente de Giuseppe-Meazza dans les prochains jours, le président de la Fédération italienne de football, Gabriele Gravina, a rappelé les enjeux de la décision à venir.
Le ballon est entre les mains de la mairie de Milan et de ses conseillers municipaux. D’ici au 29 septembre prochain, ces derniers devront s’entendre et refermer définitivement le dossier de la vente de Giuseppe-Meazza. Si un accord a déjà été trouvé et scellé entre la cité lombarde et ses deux clubs historiques (AC Milan et Inter Milan), celui-ci doit encore être voté et entériné par le conseil municipal. Un processus légal dont la longueur tranche avec l’urgence dans laquelle se trouve le football italien.
Après 35 ans d’apathie et d’absence d’investissements significatifs dans des infrastructures sportives maquillées pour la Coupe du monde 1990, l’Italie dispose de sept ans pour basculer dans le XXIe siècle et rattraper (une partie de) son retard. En effet, en 2032, la Botte accueillera, avec la Turquie, l’Euro. Une épreuve continentale imposant certains standards, comme l’avait rappelé abruptement Aleksander Čeferin. Il y a quelques mois, le président slovène de l’UEFA n’avait pas pris de gants et qualifié d’honteuses les infrastructures sportives italiennes, ajoutant qu’en l’état un stade comme Giuseppe-Meazza ne serait pas retenu. Autrefois une fierté nationale et une des plus belles enceintes d’Europe, l’arène de San Siro subit les affres du temps et a besoin d’un coup de jeune. En ce sens, Rossoneri et Nerazzurri, qui y résident à l’année, ont entrepris de l’acquérir afin de la raser et d’édifier un nouveau stade plus moderne sur les gravats de l’ancien. "Le stade Meazza ne répond pas aux exigences de l’UEFA pour accueillir l’Euro. Je souhaite que les responsables politiques, en accord avec l’Inter et le Milan, parviennent à trouver la meilleure solution pour Milan", a exhorté le président de la Fédération italienne de football, Gabriele Gravina.
Douze villes candidates à l’Euro 2032 en Italie
L’urgence est d’autant plus grande que l’Italie devra présenter cinq stades à l’UEFA au plus tard le 31 juillet 2026. Ces stades devront être soit prêts, soit être des projets validés, financés et dont la mise en chantier se fera avant mars 2027. À l’heure actuelle, douze villes ont fait acte de candidature : Bari (San Nicola), Bologne (Dall’Ara), Cagliari (Sant’Elia), Florence (Franchi), Gênes (Marassi), Milan (nouveau stade Inter-Milan), Naples (Maradona ou nouveau stade Naples), Palerme (Barbera), Rome (Olimpico/nouveau stade Rome), Salerne (Arechi), Turin (Allianz Stadium) et Vérone (Bentegodi). "L’effervescence positive générée par les réunions que nous avons eues avec les 13 entités qui ont manifesté leur intérêt laisse même entrevoir un scénario dans lequel Rome pourrait concourir avec deux stades (l’Olimpico et le stade que la Roma souhaite construire, ndlr). Je ne peux donc pas imaginer l’Euro 2032 sans la ville italienne la plus internationale et la plus ouverte à l’Europe", a néanmoins déclaré le dirigeant italien, confiant dans l’issue du dossier milanais.
Pour accélérer encore la modernisation des stades italiens, le gouvernement a voté un décret cet été concernant la nomination d’un commissaire extraordinaire chargé de piloter les rénovations ou constructions à venir. "La nomination du commissaire extraordinaire, avec les maires des communes concernées dans le rôle de sous-commissaires, semble devenir plus urgente et fonctionnelle pour le développement des installations sportives dans notre pays", a assuré Gabriele Gravina. Le nom de ce "chef d’orchestre" devrait d’ailleurs être annoncé prochainement par le ministre des Sports et de la Jeunesse, Andrea Abodi.
En attendant, les conseillers municipaux de Milan ont entre leurs mains une partie de l’avenir du football lombard et italien. Une responsabilité certaine pour un vote qui pourrait avoir des conséquences fortes.