Une dernière danse, un dernier frisson avant de définitivement se retirer. Il ne reste donc que 90 minutes à Claudio Ranieri pour refermer le livre d’une carrière qu’il étire sur les bancs européens depuis déjà 36 ans. Un dernier match hautement symbolique avec Cagliari, le premier club à lui avoir fait confiance, qu’il a emmené depuis la Serie C jusqu’en Serie A et qu’il espère aujourd’hui maintenir dans l’élite. Il n’aura besoin que d’un nul pour réussir sa mission et partir l’esprit en paix. Un nul à décrocher à domicile contre la Fiorentina (à 20h40 sur beIN SPORTS MAX 6), autre club qu’il a dirigé de 1993 à 1997 avec à la clé un titre en Serie B dès 1994 et une Coupe d’Italie deux ans plus tard.

Un monument du football italien et européen

Au-delà du symbole, Claudio Ranieri incarne une certaine idée de l’entraîneur par "son charisme, sa politesse, sa disponibilité", comme l’écrit dans son communiqué élogieux le club sarde, qu’il a encore ramené parmi l’élite en 2023. S’il a toujours su fédérer les joueurs autour de lui, il n’aura pas toujours connu le succès malgré des passages à la tête des plus grosses écuries italiennes (Juventus Turin, AS Rome, Inter Milan). Sa plus belle réussite sera arrivée sur le tard pour son retour en Angleterre. Onze ans après son départ de Chelsea (2000-2004), il prend les commandes de Leicester à l’été 2015 et réalise une saison tonitruante pour remporter la Premier League avec Vardy, Kanté et consort. Un authentique exploit avec ce club modeste à l’heure du football business. En France, il laissera l’image d’un gentleman passé par l’AS Monaco et le FC Nantes.

Finalement, Ranieri se sera finalement épanoui loin des grandes institutions, là où son charme aura opéré dans une autre vision de la réussite. A Cagliari, il signera les dernières minutes de ce que le club compare à "un de ses films à Oscars qui vous séduisent par leur scénario parfait : un film qui vous fait rire mais qui sait aussi vous émouvoir et vous bouleverser." "Après la promotion en Serie A, à laquelle on ne s’attendait peut-être pas si vite quand je suis arrivé en janvier, et ce miracle qui est maintenant arrivé, j’ai décidé que la bonne chose, c’est de partir maintenant (…) Je veux laisser un bon souvenir", a-t-il annoncé dans sa vidéo d’adieu alors qu’il lui restait un an de contrat. A lui d’apporter une belle conclusion au petit film de sa grande carrière.