Premier League : Wayne Rooney évoque ses démons alcooliques
Invité du podcast animé par son ancien coéquipier Rio Ferdinand, l’Anglais est revenu sur certains épisodes de son passé et notamment son addiction à l’alcool.
Le football de haut niveau est une activité particulière où les joueurs, parfois très jeunes, sont soumis à une pression hors du commun. Aussi, pour supporter le poids des attentes, aussi bien intimes qu’extérieures, certains trouvent des dérivatifs, s’enferment dans des routines parfois vertueuses, parfois destructrices.
En son temps, George Best avait fait de l’alcool sa maîtresse la plus fidèle, sa dernière d’ailleurs, puisqu’elle l’avait précipité plus tôt que prévu vers la tombe en 2005 à 59 ans. La première star du football britannique n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de joueurs ayant sombré dans l’excès de boisson. Récemment invité du podcast animé par Rio Ferdinand, Wayne Rooney a admis que lui aussi avait dérivé un verre à la main. "Je voulais sortir et passer un bon moment avec mes amis, profiter d’une soirée entre amis", a expliqué l’ancien attaquant d’Everton et de Manchester United qui avait déjà évoqué ses ennuis il y a quelques années à la BBC, refusant toutefois l’idée d’avoir été alcoolique, préférant être vu comme un buveur excessif. De la sémantique. Lancé à seulement 16 ans par les Toffees, il s’est laissé piéger. Les soirées se sont multipliées et ses problèmes avec. "Je suis arrivé à un point où je suis allé trop loin. C’était un moment de ma vie où je luttais énormément contre l’alcool. Je pouvais boire deux jours d’affilée, puis j’allais à l’entraînement et le week-end, je marquais deux buts. Je retournais boire pendant deux jours d’affilée…", a-t-il rembobiné avec franchise.
Sa femme pour ange gardien
Une routine destructrice qui l’obligeait à ruser pour tromper son entourage, révélant avoir eu recours à des gouttes dans les yeux et à des chewing-gums pour masquer les ravages de sa consommation excessive d’alcool. S’il a été pincé par ses entraîneurs, Sir Alex Ferguson l’ayant notamment écarté du groupe en 2011 pour une nuit dans un bar à cocktails, Wayne Rooney a souvent donné le change sur le terrain. En club, il a inscrit pas moins de 313 buts en 764 matchs et demeure aujourd’hui encore le meilleur buteur de l’histoire de Manchester United (253 buts en 559 matchs). En équipe nationale, malgré la pression et des résultats collectifs médiocres, il a aussi fait des merveilles avec 53 réalisations en 120 sélections avec les Three Lions.
Des chiffres impressionnants qui auraient pu être encore meilleurs, il en convient, sans cette addiction. Une addiction dont il assure s’être débarrassé mais pas seul. "J’étais aux prises avec un énorme problème et je ne voulais imposer ce fardeau à personne […] mais ma femme s’en est rendu compte rapidement. Elle m’a aidé à contrôler cela. Je crois sincèrement que sans ma femme, je serais mort. J’ai fait des erreurs dans le passé, et elles sont bien documentées, mais elle me maintient sur la bonne voie depuis 20 ans", a confié l’homme qui fêtera ses 40 ans le mois prochain et espère dans un avenir prochain entraîné en Premier League après des expériences mitigées à Derby County, DC United, Birmingham City et Plymouth Argyle.
Des aveux sincères et forts qui donnent à réfléchir sur une réalité cachée du football et du sport de haut niveau en général.