S’il a adopté une stratégie rarement vue, pour ne pas dire jamais, depuis que Pep Guardiola en est le manager, c’est-à-dire en abandonnant totalement la possession (32 %) et donc le contrôle du jeu à Arsenal, Manchester City a quand même gardé certains de ses marqueurs forts, à commencer par Erling Haaland. Sans surprise, c’est lui qui a lancé les hostilités et fait tressaillir les supporters londoniens d’un but à la 9e minute. Il a longtemps été décisif et aurait pu offrir une victoire précieuse sur le terrain d’un concurrent direct pour le titre de champion d’Angleterre, mais Gabriel Martinelli a arraché l’égalisation dans le temps additionnel d’un lob bien senti du bout du pied sur lequel Gianluigi Donnarumma n’a rien pu faire.

Si ce match nul ne fait les affaires d’aucun des deux protagonistes, voyant déjà s’échapper les Reds (Liverpool a 15 points, Arsenal 10 points et Manchester City 7 points, ndlr), il raconte la constance d’Erling Haaland. Que son équipe dicte le tempo et impose sa domination comme contre Naples en milieu de semaine dernière en Ligue des champions (2-0), ou qu’elle subisse comme hier après-midi ou la semaine passée lors du derby de Manchester (3-0), le Norvégien s’évertue à faire trembler les filets adverses. Après son doublé à l’Etihad Stadium, il a donc encore marqué à Londres, portant son total à six buts en cinq journées de Premier League. Si c’est un peu moins bien que la saison passée, où il cumulait déjà dix buts à ce stade, son efficacité demeure effrayante. "Erling Haaland est une bête. Il a toujours une image de chaque finition dans cette surface de réparation. Où qu'il se trouve sur le terrain, il sait simplement quand aller, quand ne pas aller, quand économiser son énergie (…) Dans ces grands matchs, il sait quand sortir de sa coquille (…) Il a une présence et une aura particulières", a admiré Theo Walcott pour BBC Sport.

"Il simplifie les choses"

Subjugué par la faculté du buteur de Manchester City à se situer sur le terrain, à savoir quand et comment produire son effort, mais aussi par sa capacité à être décisif au quotidien comme dans les grands moments, l’ancien joueur d’Arsenal l’est aussi par son style. "Je dirais à tous les jeunes joueurs : ne réfléchissez pas trop. Lui, il ne le fait pas, il simplifie les choses. On le voit avec cette finition pour son deuxième but, une finition tellement cool. Il savait ce qu'il allait faire. Au troisième toucher, il se positionne et sourit déjà avant d'avoir fini", note-t-il à propos de son deuxième but contre Manchester United.

Meilleur buteur du championnat anglais, Erling Haaland se rapproche irrémédiablement de la barre des 100 buts en Premier League. Il en compte déjà 91 en à peine 102 matchs dans l’élite britannique. Le tout à seulement 25 ans. De quoi sérieusement se demander s’il ne peut pas viser les 260 réalisations d’Alan Shearer. "Va-t-il battre le record d'Alan Shearer en Premier League ? Nous verrons bien", a refusé de se prononcer Theo Walcott. Avec un contrat prolongé jusqu’en 2034, le Norvégien peut résolument en faire un objectif, surtout s’il maintient cette cadence. Cette saison, il a joué sept rencontres et a marqué lors de six d’entre elles. Pour le moment, seul Tottenham (0-2) lui a résisté.