En revenant en France pour ce qui sera certainement le dernier chapitre de sa carrière, Olivier Giroud savait qu’il aurait l’opportunité d’inscrire son nom dans l’histoire par sa longévité. Et il ne s’est pas fait prier.

Hier soir, cantonné au banc au coup d’envoi, il a vu ses partenaires de Lille ouvrir le score grâce à Hamza Igamane (54e), puis être repris à peine cinq minutes plus tard par une réalisation de l’Islandais Sævar Atli Magnússon. Après plus d’une heure à observer les débats, le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France a été invité à s’y mêler et le coup tactique de Bruno Genesio a fonctionné. Une dizaine de minutes après son entrée en jeu à la place du buteur marocain, Olivier Giroud s’est élevé dans la surface norvégienne et a claqué une tête imparable pour donner la victoire à son équipe (2-1). "Les mecs savent que dès qu’on a l’opportunité de mettre des ballons dans la boîte, mon taf, c’est d’être là et de finir le travail de l’équipe. Ce soir, ç’a payé", a apprécié l’attaquant tricolore.

S’il a encore été le héros du soir, il a refusé de tirer la couverture à lui, préférant souligner son apport au collectif. "On est allé chercher cette victoire ensemble. J’essaie simplement d’insuffler une nouvelle énergie en fin de partie pour montrer qu’on gagne les matchs à 25. On a besoin de tout le monde et, comme je l’ai dit sur le bord du terrain, je crois qu’en championnat, sur les 12 buts qu’on a marqués, il y en a 9 qui impliquent les remplaçants. C’est ça aussi notre force", a-t-il mis en avant.

L’impact physique et psychologique de Giroud

Un sens du collectif qui autorise son entraîneur à remiser un champion du monde sur le banc pour mieux exploiter son potentiel en fin de match face à des adversaires émoussés. "On accorde beaucoup de crédit à son talent. On savait qu’il ne fallait rien laisser traîner dans la surface de réparation, qu’on aurait dû mieux dégager. Il y a eu un impact psychologique indéniable sur mon équipe", a reconnu Freyr Alexandersson, l’entraîneur de Brann Bergen.

La stature de l’ancien joueur d’Arsenal, Chelsea et de l’AC Milan a donc impressionné une formation norvégienne pas forcément habituée à ce niveau de compétition, puisqu’elle disputait dans le Nord de la France son premier match en C3 depuis 16 ans et un premier tour contre le Deportivo La Corogne.

Cette compétition justement, Olivier Giroud l’a marquée à plus d’un titre hier soir. S’il a donné la victoire aux siens, sur le plan individuel, il est devenu le plus vieux buteur français de l’histoire de l’épreuve, s’emparant ainsi d’un record détenu par René Hauss depuis près de 60 ans. Le 27 octobre 1965, à La Meinau, le joueur de Strasbourg avait ainsi inscrit un penalty lors du 1er tour retour contre l’AC Milan (2-1). Il avait alors presque 37 ans et 10 mois et cela n'avait pas suffit aux Alsaciens pour éviter l'élimination, après leur défait en Italie (0-1). Près de six décennies plus tard, le vice-champion du monde 2022 a donc fait mieux et semble bien parti pour repousser encore un peu plus la limite, alors même que la phase de ligue de la C3 vient seulement de démarrer et se poursuivra jusqu’à fin janvier.