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Ligue 1 : John Textor regrette d’avoir acheté l’OL à Jean-Michel Aulas
Dans un entretien accordé à RMC, le propriétaire américain de l’Olympique Lyonnais n’a pas mâché ses mots concernant l’ancien dirigeant rhodanien, aujourd’hui candidat à la mairie de Lyon.
John Textor a été contraint de prendre du recul. Propriétaire et président de l’Olympique Lyonnais, il a dû renoncer à la seconde fonction en juin dernier, laissant sa place à Michele Kang pour permettre au club rhodanien de passer l’audition en appel de la DNCG, le gendarme financier du football français, et d’éviter une relégation administrative en Ligue 2. "Je dirais qu'à peu près 30 jours avant l'audition devant la DNCG, je savais que j'avais des problèmes avec la gouvernance du football français. J'ai pris le thé avec Michele Kang, un soir à Paris. Je lui ai demandé de réfléchir à l'idée d'être co-présidente ici, au moins, à cause de ces problèmes. Nous savions que politiquement, avec la gouvernance, ma nature amusante et disruptive n'était pas bonne pour ma relation avec la DNCG et je lui ai demandé de réfléchir à prendre ce poste. Avec la relégation, c'est devenu nécessaire. La seule façon de passer l'appel, c'était de changer de dirigeant", a expliqué l’Américain dans un entretien accordé à RMC.
"Il ne voulait pas vendre"
Ces tourments passés, John Textor ne décolère pas d’avoir été mis dans cette situation et, s’il est fier d’avoir acquis le septuple champion de France, il regrette d’avoir fait affaire avec Jean-Michel Aulas. "Je n'ai pas commis une erreur en achetant Lyon. J'aime le club, j'aime la communauté. Je pense que j'ai fait une erreur en achetant quelque chose à Jean-Michel Aulas. Il ne voulait pas vendre, il y a été contraint. Le club n'était plus solvable. Si vous regardez l'argent reçu de CVC... Ils étaient en perte de 139 millions d'euros à la fin de 2023. Avec un résultat opérationnel négatif de 44 millions sur les transferts (…) Quand vous achetez une entreprise à un homme qui ne veut pas vendre, qui a été forcé de vendre par ses actionnaires majoritaires, il prend l'argent à contre-cœur. Il vous donne le contrôle mais ensuite, il va sur un plateau de télévision un mois plus tard, et dit qu'il n'a pas l'intention de vous écouter. Et finalement, il vous met dans une position où vous devez le remplacer. Après, vous devez faire l'impensable. J'ai été choisi parmi un groupe d'acheteurs potentiels parce que les vendeurs pensaient que j'étais le plus susceptible de bien m'entendre avec Jean-Michel. Mais derrière, il annonce ouvertement qu'il ne fera pas de changements si on le demande. Donc j'ai dû le licencier, ce qui est horrible. Et je dirais que depuis ce moment-là, chaque semaine, il a agi très durement contre nous. Il est dans cette situation étrange. Il aime le club mais il agit contre son propriétaire. Depuis deux ou trois ans, il n'y a pas une semaine sans que j'aie un problème urgent qui concerne Jean-Michel. Je n'aurais rien dû lui acheter", a-t-il expliqué à RMC, rappelant au passage certains conflits avec son prédécesseur qui aurait, selon lui, gelé 14 comptes et 42 millions d’euros après avoir porté plainte contre lui. "Il prétendait qu'on lui devait de l'argent donc nos comptes ont été gelés", a-t-il ajouté.
La bonne pioche Michele Kang
Exaspéré par cette relation conflictuelle avec l’ancien homme fort de l’OL, John Textor a déploré d’avoir dû s’impliquer plus qu’il ne l’imaginait. "J'ai été contraint de prendre la direction de ce club, de régler la situation. Et depuis le 30 juin 2025, tous les changements que vous voyez, la réduction de la masse salariale, la réduction des dépenses, rendre le club viable financièrement, tout ça a été fait. Le club était insolvable. Après 36 ans de sa présidence, le club ne tenait plus sur ses deux jambes. Nous l'avons ramené à l'équilibre le 30 juin, nous l'avons ramené en Ligue Europa, ce qui n'était plus arrivé depuis un moment. Ce n'était pas simple. Aujourd'hui, quelqu'un d'autre doit le diriger, mais si vous analysez ma relation avec les instances, la Fédération, la Ligue, la DNCG... Ses amis dénonçaient le prêt gratuit, qui n'en était pas un, de Thiago Almada. Je pense que tout le pays a vu que je luttais contre quelque chose de plus que ces défis ordinaires", a mis en avant le dirigeant américain.
Si sa relation avec Jean-Michel Aulas est au mieux exécrable, John Textor se félicite d’avoir pu transmettre les affaires courantes de l’OL à Michele Kang. "Elle va beaucoup mieux gérer les relations ici, elle le fait déjà mieux que moi. Elle y consacre du temps, elle construit ces relations. Elle faisait déjà ce travail pour la section féminine. Elle était souvent à Paris, souvent à Lyon. Elle avait cette envie de s’investir dans ce domaine, elle est meilleure que moi là-dessus", a-t-il salué.
Une éclaircie dans un contexte toujours aussi nébuleux qui ne perturbe néanmoins pas l’équipe de Paulo Fonseca. Malgré les contraintes de recrutements et restrictions, cette dernière occupe la 5e place en Ligue 1 et surtout caracole en tête du classement de la Ligue Europa avec cinq victoires en six journées. De quoi, là aussi, soulager le propriétaire américain.








