Des retrouvailles sous pression face à Strasbourg pour Habib Beye
L'entraîneur rennais se sait sur la sellette en cas de mauvais résultat dimanche après-midi face à l'un de ces clubs de cœur, où il a débuté sa carrière en professionnel. Un clin d’œil du destin ?
"L'échéance c'est Strasbourg, on va se préparer pour Strasbourg avec toute notre énergie. C'est le lot de ce que doit vivre un coach, le message du président a été très positif, il a aussi vu le niveau de l'équipe. Ce que je vis n'est pas simple pour moi, pour le staff, pour les supporters qui sont venus et pour les joueurs".
L'heure ne sera pas à la nostalgie pour Habib Beye ce dimanche à l'occasion de la réception de Strasbourg. Le coach rennais est plus que jamais sous pression après un nouveau nul concédé à Toulouse alors que les Bretons menaient 2 à 0. C'est déjà la cinquième fois cette saison que les coéquipiers de Valentin Rongier se font rejoindre au score, ce qui a contribué à plonger le club dans la tourmente.
Son vrai club formateur
La rencontre de cet après-midi n'aura donc rien d'anodin pour Habib Beye, d'autant plus qu'il s'agit de Strasbourg en face, son premier club de cœur, là où tout à commencé pour lui. Avant de briller sous le maillot de l'OM (2003-2007), Habib Beye a bâti sa légende au sein du club alsacien, où il a connu bon nombre de premières. Passé par le centre de formation du PSG pendant une saison, il a été propulsé dans le grand bain par Strasbourg dès son arrivée lors de la saison 1998-1999.
« Mon club formateur, c’est Strasbourg. Quand je suis arrivé, je n’étais personne. C’est là-bas que j’ai découvert et appris le foot de haut niveau. Le Racing m’a fait homme » , avait-il confié quinze ans après son départ de la Meinau.
La folle épopée de 2001 en Coupe de France
Dès la quatrième journée, le 30 août 1998, il a alors fait ses débuts en Ligue 1... face au Stade Rennais. D'abord comme défenseur central, puis défenseur latéral, Habib Beye a ensuite fait le bonheur du RC Strasbourg pendant cinq saisons, entachées d'une relégation en D2, en 2001-2002, pour 154 matchs au total.
Il a notamment pris pleinement part à la dernière victoire du club en Coupe de France, en 2001. Avant la finale remportée aux tirs au but face à Amiens grâce au gardien paraguayen Jose Luis Chilavert, il y avait eu la demi-finale face à Nantes, tenant du titre et futur champion de France. Les Strasbourgeois l'avaient emporté 4-1, et Habib Beye s'était illustré par une passe décisive pour Pascal Johansen. C'est également lors de cette saison qu'il est sélectionné pour la première fois avec le Sénégal.
De retour en Ligue 1 au top niveau en 2002-2003 pour sa dernière saison en Alsace après une Coupe du Monde 2002 remarquée avec les Lions de la Teranga, il a grandement contribué au maintien confortable des Strasbourgeois, acquis lors de la 36e journée... face au Stade Rennais, avant de s'envoler pour la Provence.
Une première mémorable
L'histoire retiendra également que lorsque Habib Beye a pris les commandes de Rennes en février dernier, c'est face au RC Strasbourg qu'il a vécu son baptême du feu. Venu en sauveur pour succéder à Jorge Sampaoli, il avait alors connu son premier succès pour sa toute première en Ligue 1 en tant qu'entraîneur, grâce à un but de Ludovic Blas inscrit à la 89e minute (1-0). De quoi lancer une dynamique positive qui a ensuite permis à Habib Beye de réussir sa mission en sauvant le club de la relégation.
Neuf mois jour pour jour après ce succès fondateur, l'entraîneur breton se retrouve dans une situation à nouveau très délicate, alors qu'en face va se présenter une formation strasbourgeoise en pleine bourre. Le président du Stade Rennais lui a redonné toute sa confiance car il croit en l'énergie et les qualités de son entraîneur pour passer ce cap difficile. Ce dernier espère peut-être de son côté que ce nouveau clin d’œil du destin lui sera à nouveau favorable.
« Le fameux signe indien », a-t-il déclaré hier. « C'était une équipe qui marchait sur l'eau à ce moment là, qui était la meilleure équipe de Ligue 1 derrière le PSG. Et on les a challengés dans tous les aspects du jeu, la qualité de jeu, l'intensité. On avait aussi eu un peu de réussite en marquant à la 88e minute et ayant de temps en temps un vent favorable. Il faudra un peut de tout ça et garder aussi nos principes et d'avoir de l'ambition dans notre jeu ».









