S’il évolue aujourd’hui à l’AC Milan, alternant le très bon et le beaucoup plus quelconque, Rafael Leão est avant tout un enfant de Lisbonne. Né à Almada, de l’autre côté de l’embouchure du Tage, l’attaquant portugais a fait ses classes au Sporting, qu’il a rejoint à l’âge de 9 ans.

Pourtant, tout aurait pu être différent, et tout aurait dû l’être. Invité du podcast SayLessGlobal, l’international de 26 ans n’aurait pas dû porter le maillot vert et blanc des Leões, mais celui teinté de rouge de Benfica. "Benfica voulait que je signe. Mon père a accepté ; il est aussi supporter de Benfica. J’ai signé pour Benfica, mais mon père n’avait pas de voiture à l’époque, donc je ne pouvais pas aller à l’entraînement. Benfica a dit à mon père : ‘Ne t’inquiète pas, signe le contrat et on aura une camionnette prête pour emmener ton fils de l’école à l’entraînement’", a-t-il introduit.

Oublié à la sortie de l’école

Le plan était clair et accepté de tous, mais rien ne s’est passé comme prévu. "J’ai attendu la camionnette. Elle n’est jamais arrivée. Le deuxième et le troisième jour, c’était pareil. Une semaine a passé et j’ai commencé à pleurer. Je ne pouvais même pas m’entraîner. C’est là que nous avons décidé de signer pour le Sporting", a raconté Rafael Leão. Un choix qu’il ne regrette pas puisqu’il est resté 10 ans chez l’actuel double champion du Portugal en titre et y a fait ses débuts professionnels en 2017. Une chance pour le Sporting, qui a pu profiter, certes peu de temps au plus haut niveau (il a quitté le club à l'été 2018 pour rejoindre Lille, ndlr), du formidable potentiel de l’attaquant portugais, et un joli raté pour Benfica Lisbonne. Quelques années plus tard, l’anecdote fait pourtant sourire du côté des Águias. "Il y a quelques mois, mon père a rencontré Rui Costa, l’actuel président de Benfica, et ils ont éclaté de rire. ‘Je suis vraiment désolé pour ce qui est arrivé à ton fils, de ne pas être venu le chercher…’, s’est-il excusé", a rapporté l’attaquant de l’AC Milan.

Un rendez-vous manqué dont personne ne semble garder d’amertume, le destin ayant décidé de ne pas réunir les chemins de Benfica et de Rafael Leão, mais qui n’interdit pas une histoire commune dans le futur. La semaine dernière, José Mourinho s’est vu offrir une nouvelle chance de travailler à l’Estadio da Luz, vingt-cinq ans après une première expérience comme entraîneur principal devenue une parenthèse de 10 matchs. Un contexte certes différent, mais qui prouve que tout est possible. En attendant, Rafael Leão n’a pas l’intention de quitter l’AC Milan où il lui reste trois ans de contrat.