Luis Figo a vécu une carrière singulière. Formé au Sporting, celui qui est considéré comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du football portugais a quitté son Portugal natal en 1995 pour rejoindre le FC Barcelone.

Durant cinq saisons, il fit le bonheur du Camp Nou et des supporters blaugranas mais, à l’été 2000, avant d’être désigné Ballon d’Or pour ses performances lors de la saison 1999-2000, il fit le choix de s’engager en faveur du Real Madrid. Une décision vécue comme une trahison en Catalogne, où son retour fut salué par des sifflets et des quolibets, sans oublier le jet en sa direction, à chaque fois qu’il allait tirer un corner, de divers objets : des plus classiques boulettes de papier, bouteilles et pièces de monnaie aux plus incongrus, comme une tête de cochon.

Philosophie madrilène ou passion andalouse

Là aussi, son aventure chez les Galactiques dura cinq ans avec, en point d’orgue, la conquête de la Ligue des champions en 2002. Par son talent, Luis Figo a donc su séduire les deux frères ennemis du football espagnol. Deux clubs à la mesure de ses qualités, et après lesquels il a préféré partir en Italie, à l’Inter Milan, pour y finir sa carrière. S’il a connu ce qui se faisait de mieux en termes de niveau sportif chez les Blaugranas et les Merengues, le Portugais a admis que, s’il n’avait pu jouer pour aucun des deux géants, d’autres formations espagnoles auraient pu le séduire. Et là encore, l’élégant droitier s’est révélé déroutant. "Si tu me demandes, en dehors de Barcelone ou Madrid, j'aurais peut-être aimé signer à l'Atleti, pour sa philosophie de jeu, son stade, son ambiance... C'était toujours excitant d'y jouer, même si c'était toujours contre eux", a-t-il confié cette semaine en marge d’un évènement organisé par une entreprise dont il est un des ambassadeurs avec son ancien coéquipier Rivaldo.

Séduit par le caractère des Colchoneros, l’ancien international portugais aux 127 sélections a aussi expliqué qu’il aurait pu se laisser envoûter par la passion de Séville. "Et puis, ça aurait aussi été spécial de jouer un derby à Séville, je ne vais pas te dire si c'était avec le Betis ou le FC Séville, parce que sinon les supporters de l'autre équipe me tueraient, mais ça aurait été très sympa avec l'ambiance qui y règne", a poursuivi le natif d’Almada, ville située sur l’autre rive du Tage en regard de Lisbonne.

Deux clubs où il n’aurait peut-être pas connu autant de succès mais certainement vécu d’intenses émotions. L’histoire, elle, en a décidé autrement et c’est bien au FC Barcelone puis au Real Madrid qu’il a traversé une décennie de football espagnol au tournant du millénaire.