Les chemins de Jonathan Tah et Xabi Alonso ont pris des directions différentes. Si tous deux ont décidé de quitter le Bayer Leverkusen, le premier a choisi de rester en Allemagne et de signer librement en faveur du Bayern Munich, tandis que le second est rentré en Espagne pour prendre la succession de Carlo Ancelotti au Real Madrid.

La fin d’une belle collaboration de deux ans et demi entre les deux hommes. Une collaboration qui a particulièrement marqué le défenseur allemand, comme il l’explique dans The Players Tribune. "Lorsque Gerardo Seoane est parti, nous étions très tristes, certains d'entre nous ont pleuré. Ensuite, nous avons entendu des rumeurs concernant Xabi Alonso. Nous savions qu'il était encore jeune en tant qu’entraîneur, mais nous nous sommes tous dit : 'Ah, ce serait génial'. Et dès qu'il est arrivé, nous avons tout de suite compris qu'il pouvait encore jouer pour nous. Sérieusement, vous pourriez mettre Xabi dans notre équipe et il serait génial", a-t-il expliqué.

Un joueur dans l’âme

Or, cette mentalité de joueur s’est ressentie dans la manière de communiquer et de travailler avec son groupe. "Je ne pense pas que Xabi se soit complètement habitué à l'entraînement. Au fond, c'est toujours un joueur. Nous faisions des exercices de passes et il était à côté de nous, faisant des mouvements comme s'il faisait partie de l'exercice. Sérieusement, on voyait Xabi du coin de l'œil, ouvrant son corps, prêt pour la passe, même s'il était à 15 mètres. Si tu faisais une bonne passe, il disait : 'Oui, oui... oui... oui ! C'est ça !' Comme s'il l'avait fait lui-même. Quand on voit qu'on peut le rendre si heureux, on l'est aussi. Sa passion est folle", a poursuivi l’international allemand.

Si l’homme a fait autant consensus à Leverkusen et s’il a ravi ses joueurs, c’est aussi parce qu’il leur a permis de progresser, comme on peut l’attendre d’un entraîneur. "Il m'a beaucoup aidé pour les petites choses, des choses que l'on pourrait croire anodines, mais qui, une fois additionnées, font une grande différence", l’a-t-il remercié.

Une aura hors du commun

Au-delà de la passion et du savoir-faire, c’est aussi son management qui a séduit. Un management participatif et bienveillant. "Je me souviens d'une des premières séances avec lui (…) il m'a dit : 'Je suis nouveau ici, et en tant que leader dans le vestiaire, j'ai besoin de toi. J'ai besoin que tu pousses les gars, j'ai besoin que tu transmettes ce que j'attends de l'équipe.' Il m'a fait me sentir spécial", a partagé Jonathan Tah. Littéralement sous le charme du Basque, le défenseur allemand conclut ainsi : "Xabi a une aura naturelle... C'est difficile de dire ce que c'est, mais vous pouvez le voir dans sa façon de parler et de vous regarder dans les yeux. Une telle sincérité est rare dans le football. Vous savez ce qu'il a fait en tant que joueur, mais c'est surtout la façon dont il vous traite en tant que personne. Il inspire un respect absolu."

Pas sûr que Jonathan Tah retrouve le même type de personnalité à Munich, où il pourra néanmoins bénéficier des conseils avisés de Vincent Kompany, autre ancien joueur dont la carrière est éloquente et qui a su imposer son style chez le nouveau champion d’Allemagne. Pour Xabi Alonso, les mots de son ex-taulier en défense devraient lui faire chaud au cœur alors que démarre sa nouvelle aventure à Madrid.