Luka Modric ne portera plus de blanc cette saison. Il va falloir s’y faire, le lutin croate n’évoluera plus au Real Madrid. Depuis ce mardi 15 juillet, le ballon d’or 2018 est un nouveau joueur de l’AC Milan. A bientôt 40 ans, qu’il aura le 9 septembre prochain, l’ancien madrilène s’offre un ultime challenge dans un autre club mythique. Le “Magicien” a signé un contrat d’un an avec les Rossoneri assorti d’une option pour prolonger jusqu’en 2027. 

Au total, le milieu de terrain a disputé 13 années sous le maillot des Merengue. Arrivé à l’été 2012 en provenance de Tottenham, le Mozart du foot repart en légende du club aux 15 Ligues des champions remportées. Pourtant, son aventure au sein de la capitale espagnole n’a pas toujours été un long fleuve tranquille.

Des débuts critiqués

Lorsqu’il débarque au Real contre 35 millions d’euros, les médias espagnols sont dubitatifs sur l’intérêt de ce recrutement. La Casa Blanca court alors après sa fameuse “Décima”, la 10e C1 de l’histoire du club. Elle a besoin pour cela de joueurs de classe mondiale et les journalistes ibériques estiment que l’international croate n’en est pas encore un. Sa première saison n’est pas une grande réussite. Il ne marque que 3 buts en Liga et ne délivre aucune passe décisive. La barrière de la langue l’empêche de réellement bien s’intégrer dans le vestiaire dirigé par José Mourinho et composé d’immenses stars comme Cristiano Ronaldo ou Sergio Ramos. Il est même désigné pire recrue de l’année par une partie de ses supporters et est parfois hué par le public du Bernabeu.

La “Décima”, un déclic 

Mais le travailleur silencieux encaisse et continue sa route. Luka Modric va très vite s’imposer comme un milieu incontournable de l’équipe qui va dominer l’Europe. En 2014, sous la houlette de Carlo Ancelotti, il est titulaire lors de la finale de la Ligue des champions. C’est même lui qui dépose le ballon sur la tête de Sergio Ramos pour l’égalisation au bout du temps additionnel face à l'Atlético de Madrid. Si le héros est le capitaine espagnol, c’est véritablement à ce moment-là que les socios madrilènes ont reconnu la valeur du Croate et sa capacité à se montrer dans les moments les plus importants. 

Avec Zinédine Zidane comme entraîneur, il a peut-être connu son “prime” en tant que joueur de football. Sous la direction du coach français, le Real Madrid remporte trois C1 d'affilée (2016, 2017, 2018) et Modric forme un trio fantastique dans l’entre-jeu aux côtés de Casemiro et Toni Kroos. En 2018, l’ex-Spur de Tottenham connaît sa saison la plus clinquante. Modric glane la Liga et la LdC avec son club et rayonne au milieu, notamment en finale contre Liverpool (victoire 3-1). Mais il ne s’arrête pas là et emmène son pays jusqu’en finale du mondiale en Russie. Le capitaine de la sélection à damier est héroïque durant cette Coupe du monde qui se termine par une défaite en finale face à la France (2-4). Mais ce revers ne l’empêche pas de remporter le Ballon d’Or et de mettre fin à l’hégémonie CR7-Messi. 

Il repousse les limites

Modric est désormais entré dans une nouvelle dimension et possède l’étiquette du meilleur milieu de terrain au monde. L’âge n’a plus d’emprise sur lui. Lors de la saison 2021-2022, alors que beaucoup le considère comme fini, l’international croate prouve qu’il est indémodable à 36 ans. En huitièmes de finale contre le PSG, il orchestre, avec Karim Benzema, auteur d’un triplé, l’une des remontées les plus mémorables de l'histoire récente de la Ligue des champions. En quarts de finale, il délivre l’une des passes décisives de l’année à Rodrygo avec un extérieur du pied dont il a le secret et qui est devenu sa marque de fabrique. 

Il remporte au bout sa 5e C1 avec le Real avant d’en glaner une 6e deux ans plus tard. Au total, il a garni sa salle des trophées de 28 titres avec Madrid. Il est le joueur le plus décoré de l’histoire du club le plus prestigieux du monde. Rien que ça. De quoi partir en légende et continuer de jouer au foot, là où beaucoup d’autres ont déjà raccroché les crampons. Inépuisable “Mozart”.