Ce devait être un match au sommet mais le duel pour la première place du groupe G a tourné à la démonstration pour Manchester City et au calvaire pour la Juventus Turin, qui restait pourtant sur six matchs sans défaite face aux Cityzens. S’ils ont réussi à égaliser par Teun Koopmeiners dans la foulée de l’ouverture du score de Jérémy Doku, les Bianconeri se sont fait marcher dessus par la formation anglaise, dépassés dans tous les compartiments du jeu. "Nous avons souffert. Nous n'avons pas réussi à récupérer le ballon, nous étions bas et nous n'avons pas bien joué avec le ballon. Sur le coup, c'est ce qui s'est passé. Nous avons tout payé", constatait avec réalisme Igor Tudor.

Privés du ballon (23 % de possession), les hommes de l’entraîneur croate n’ont pu prendre leur chance qu’à cinq reprises, marquant sur leurs deux seules tentatives cadrées. Surtout, ils ont subi les foudres mancuniennes, concédant 24 tirs dont 11 cadrés, et encaissé cinq buts. "Ce n'est jamais agréable d'encaisser cinq buts, mais il faut souligner leur qualité et leur préparation pour ce match", ajoutait le technicien des Piémontais.

"Cette défaite ne remet rien en perspective"

Au-delà de l’amour-propre, ces cinq buts pris font écho à l’histoire de la Juventus Turin. En effet, la si solide Vieille Dame n’avait craqué à ce point qu’une seule fois dans toute son histoire européenne et internationale. Pour trouver trace de l’unique match où elle avait vu sa défense se fissurer ainsi, il faut remonter au 1er octobre 1958. Pour sa première apparition en Coupe d’Europe des clubs champions, la formation italienne fut balayée dès le tour préliminaire par le Wiener Sport-Club. Victorieuse à l’aller (3-1), elle avait explosé au retour en Autriche avec une défaite 0-7 marquée par le quadruplé de l’attaquant autrichien Josef Hamerl.

Malgré le caractère historique du revers subi hier à Orlando, Igor Tudor ne voulait pas accorder une importance déraisonnable à l’événement. "Cette défaite ne remet rien en perspective, nous avons joué contre la meilleure équipe du monde. Je n'ai rien à reprocher à mes joueurs, nous allons encaisser ce coup dur, maintenant nous allons nous reposer et passer à autre chose", a-t-il soutenu. Le Croate a cinq jours pour remettre son équipe à l’endroit et préparer le huitième de finale contre le Real Madrid. Un autre défi qui permettra d’étalonner encore un peu plus son groupe et de mesurer son caractère.