Le maillot bleu lui donne des ailes ! Randal Kolo Muani est libéré lorsqu’il porte la tunique de l’équipe de France. En difficulté avec le Paris Saint-Germain, l’attaquant tricolore prend une grande bouffée d’air frais quand il est convoqué par Didier Deschamps et il sait rendre la confiance que lui donne son sélectionneur. Face au Chili ce mardi soir, le joueur de 25 ans a rendu une superbe copie. 

Principal artisan de la victoire des vice-champions du monde (3-2), l’ancien nantais a inscrit le but permettant de prendre l’avantage à la 25e minute avant de faire un petit numéro sur son côté droit, mystifiant le défenseur chilien, pour servir parfaitement Olivier Giroud en retrait pour le break.

RKM a marqué les esprits

Le buteur du PSG est sans aucun doute le grand gagnant du rassemblement des Bleus au printemps. Avec la performance médiocre des Français face à l’Allemagne samedi dernier et ce succès en demi-teinte contre la sélection sud-américaine, DD n’aura pas eu beaucoup de satisfaction au sein de son effectif. RKM en est l’une des seules. 

“Kolo a pour lui sa fraîcheur et ses capacités. Il y a aussi un beau but de la tête, c’est bien, affirmait le sélectionneur après le coup de sifflet final. Je suis content pour lui, il a fait tout ce qu’il fallait.”  Au-delà de sa réalisation et de sa passe décisive, l’ex-attaquant de Francfort a aussi été l’unique tricolore capable d’apporter de l’allant offensif. Muet lors des deux matches, Kylian Mbappé s'est, lui, montré très discret, ne faisant presque jamais la différence. C’est tout le contraire de Kolo Muani qui s’est démené, tentant à chaque fois de jouer vers l’avant et de faire mal à ses adversaires.

Le retour du joker

Le joker inattendu de la dernière Coupe du monde au Qatar nous a rappelé aux bons souvenirs de sa rentrée tonitruante en finale face à l’Argentine. Il a été, ce jour-là, le seul à sonner la révolte dès son apparition sur le pré. Celui qui est allé chercher un penalty inespéré en fin de match pour remettre de l’espoir dans le camp français. Celui aussi qui aurait pu offrir la troisième étoile à l’équipe de France au bout de la prolongation, sans l’arrêt du siècle d’Emiliano Martinez. 

Mardi, le natif de Bondy a également montré cette combativité (12 duels remportés sur 18), celle qui lui fera sans doute prendre l’avion direction l’Allemagne. Car oui, l’attaquant parisien a très certainement validé son ticket pour l’Euro. Il faudrait une fin de saison sans temps de jeu ou presque avec Paris ou une blessure pour qu’il ne fasse pas partie des 23 sélectionnés.

Poursuivre sur cette lancée avec le PSG

Reste quand même à confirmer sa place avec un sprint final réussi au sein de l’équipe de Luis Enrique. Car depuis quelques semaines, RKM a clairement perdu sa place de titulaire. C’est Bradley Barcola, ou par moment Gonçalo Ramos, qui lui sont préférés lors des rencontres décisives. Face à la Real Sociedad, en huitième de finale de la Ligue des Champions, il n’a participé qu’à 17 minutes, aller et retour combinés. 

Dans une fin de saison aux forts enjeux, c’est le genre de performances qui risquent de faire réfléchir le coach espagnol. La vitesse et la percussion de l'international français, avec une confiance retrouvée, peuvent faire des dégâts dans une défense fébrile du FC Barcelone.

Si toutefois l’entraîneur du PSG le place dans les meilleures conditions. C’est ce que semblait suggérer Didier Deschamps après la rencontre hier. “Le potentiel c’est une chose, la confiance aussi est essentielle, a expliqué le boss des Bleus. En parlant avec lui, de son positionnement, on a pu le mettre dans les meilleures dispositions. Cela ne vaut pas que pour lui, mais les joueurs sont habitués à faire des choses dans leurs clubs, et en sélection, il faut vite basculer. Depuis novembre, l’équipe de France était entre parenthèses… ” Entre parenthèses, elle le sera lors des deux derniers mois de la saison, avant de se plonger définitivement dans la compétition.