Euro : Les options de Deschamps pour remplacer Hernandez
Avec la blessure au genou de Lucas Hernandez, le sélectionneur français doit à présent réfléchir aux solutions pour pallier l’absence du Parisien.
Sa réflexion a certainement commencé dès mercredi soir lorsqu’il a vu s’effondrer Lucas Hernandez sur la pelouse au moment du but de Niclas Füllkrug. Didier Deschamps ne devait pas être dupe et l’IRM passée par le joueur n’a fait que confirmer son intuition. Le mois prochain à l'Euro allemand (14 juin - 14 juillet), le général Deschamps ne pourra s’appuyer sur son lieutenant Hernandez.
Une perte certaine pour l’infanterie française puisque le soldat parisien occupe une place importante au sein de la garnison, élément polyvalent capable de tenir la position dans l’axe central, sa zone privilégiée, et de dépanner à gauche comme se plaît à le placer le sélectionneur. Plus encore, l’ancien de l’Atlético de Madrid apporte au collectif son énergie, sa gnaque et sa hargne. Un sens du combat et du sacrifice. A 28 ans, il était un leader écouté et respecté, capable de remobiliser. C’est donc un homme irremplaçable auquel Deschamps va devoir trouver un remplaçant. Si la tâche ne s’annonce pas évidente, des options existent.
Renforcer le côté...
Lors de la dernière Coupe du monde, le chef de file tricolore avait déjà dû résoudre ce problème, Lucas Hernandez s’étant blessé après seulement 10 minutes contre l’Australie lors du premier match de la compétition. Il avait alors chargé son jeune frère Théo de prendre le relais. Le Milanais avait parfaitement rempli son office, offrant une complicité technique et offensive avec Kylian Mbappé.
Devenu aujourd’hui incontournable sur le flanc gauche de la défense française, Théo Hernandez ne peut être le seul spécialiste du poste. Avec la blessure de l’aîné de la fratrie, Deschamps pourrait relancer Ferland Mendy (9 sélections) ou Lucas Digne (46 sélections). Plus appelés respectivement depuis septembre et juin 2022, les deux hommes réalisent une bonne saison et postulent naturellement avec quelques réserves. Le premier est capable du meilleur au point d’impressionner Carlo Ancelotti et sait gérer les grands rendez-vous mais se révèle fragile physiquement. Il a ainsi été mis au repos entre les quarts de finale et les demi-finales de la Ligue des Champions car il avait dû mal à récupérer. Un défaut quand on sait que l’Euro demande d’enchaîner les performances de haut niveau à intervalle rapproché.
Le second a le mérite de bien connaître le niveau international et a convaincu Unai Emery de sa valeur. A 30 ans, le natif de Meaux est mûr et enchaîne avec Aston Villa, actuel 4e de Premier League. Derrière, les deux, Deschamps pourrait éventuellement se tourner vers Quentin Merlin, titulaire chez les Espoirs et bien parti pour disputer les Jeux olympiques, ou Adrien Truffert. Bien que le Rennais ait déjà été appelé et que le Marseillais l'avait été aussi mais avait déclaré forfait en juin dernier, une sélection de l'un ou l'autre constituerait une très grosse surprise.
…ou densifier son milieu de terrain
S’il apparaît naturel de s’interroger sur le poste de latéral gauche, le général tricolore pourrait aussi se contenter de reproduire la formation du Mondial au Qatar et jouer de la polyvalence de Camavinga, qui dépanne régulièrement dans le couloir gauche. Un rôle à contre-emploi mais qui a le mérité d’exister et d’avoir été éprouvé.
Dans ce cas de figure, plusieurs questions devraient trouver des réponses. La première consisterait à déterminer quel secteur renforcer : la défense ou le milieu de terrain. La tentation existe d’appeler un défenseur gaucher supplémentaire mais l’axe apparaît déjà bien pourvu en qualité avec Upamecano, Konaté, Saliba et Pavard, sans oublier Koundé, plus souvent utilisé à droite, ou Tchouaméni, vu à cette position avec le Real Madrid.
S’il convient que sa défense est assez robuste, Deschamps pourra alors se demander qui incorporer à son entrejeu et surtout pour quel rôle. Les postulants pourraient être nombreux alors (Veretout, Lees-Melou, Le Fée, Bourigeaud, Thuram, André…). Une chose est sûre, l’heureux élu devra apporter de l’équilibre et se fondre dans un collectif que Deschamps a toujours érigé en priorité. Le sélectionneur n'a plus que 13 jours pour trouver la bonne stratégie avant l'annonce des 23 joueurs qui iront à l'Euro.