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Qualifications Coupe du monde 2026 : Didier Deschamps raconte l’évolution de son rôle
Dans un entretien accordé à L’Equipe, le sélectionneur de l’équipe de France a vu sa fenêtre d’action se réduire drastiquement au point de changer la nature de ses fonctions.
Le débat s’est calmé mais le problème n’a pas été réglé. Il y a un an, un vent de contestation s’était levé chez les joueurs et de nombreux acteurs du football mondial pour dénoncer la prolifération des matchs et un calendrier devenu si dense qu’il n’autorisait plus le moindre répit et encore moins de repos, entraînant notamment une litanie de blessures.
Un an plus tard, la Coupe du monde des clubs a bel et bien eu lieu et personne n’a songé à boycotter la dernière-née de la FIFA. "On sort de la saison la plus longue qu’il n’y ait jamais eu, pratiquement une année complète pour ceux qui sont allés au bout de la Coupe du monde des clubs", illustre Didier Deschamps dans L’Équipe. Pour ne prendre que son exemple, Kylian Mbappé a ainsi débuté l’exercice 2024-2025 le 14 août 2024 et l’a terminé le 9 juillet 2025. Une programmation folle ayant un impact fort sur les joueurs, les clubs mais aussi les sélections nationales. "Avec mon staff, on a fait le même constat : la fatigue est beaucoup plus importante sur les deux dernières années. En mars, déjà, les joueurs sont touchés. Peut-on y faire quelque chose ? Non", présente avec fatalisme le sélectionneur français. Pour répondre à cette fatigue devenue chronique, l’ancien entraîneur de l’AS Monaco et de l’Olympique de Marseille a donc adapté ses séances. "On fait des entraînements de plus en plus courts. Je ne fais pas des séances de deux heures, tout au plus deux fois une, alors que j’ai connu des triples séances avec courses à jeun, séance athlétique en fin de matinée et ballon l’après-midi. Ça, c’est fini", détaille-t-il.
Quand le temps vient à manquer
Si les séances sont moins longues et énergivores, c’est autant pour ménager les organismes que pour répondre à une autre contrainte : la diminution du temps laissé à la disposition des sélections. En poste depuis 2014, Didier Deschamps a ainsi vu la situation se dégrader. "Avant la Coupe du monde 2014, on a eu vingt-huit jours pour se préparer. Plus les saisons passent, moins on a de temps. Aujourd’hui, quand on a quinze jours pour préparer une grande compétition, on dit : 'Merci'. C’est pareil pour les rassemblements. Avant, on jouait le samedi et le mercredi. Il y avait une semaine pour préparer le match. Le mardi et mercredi, tu avais deux bonnes séances. Et tu avais encore le jeudi où tu pouvais travailler, en baissant l’intensité, tout ce qui est coups de pied arrêtés… Là, le plus souvent, on joue dès le jeudi alors que l’essentiel du groupe vient de jouer le dimanche. Donc, lundi et mardi, le travail collectif, tu oublies. Et mercredi, tu es en veille de match…", compare-t-il dans l’entretien qu’il a accordé au quotidien sportif français et publié ce jeudi 4 septembre à la veille d’un déplacement en Pologne pour affronter l’Ukraine dans le cadre des qualifications pour la Coupe du monde 2026.
Moins de jours pour travailler, s’entraîner et échanger ont obligé à revoir les priorités. "Je ne sais pas si c’est plus dur mais je m’adapte. Par rapport au créneau que j’ai, je vais à l’essentiel, je n’ai pas le temps de faire tout ce que je voudrais faire, que ce soit sur le terrain et même en dehors. Tout est condensé (…) Ce n’est pas que je ne veux pas tout faire, c’est que je ne peux pas. Je priorise", se justifie Didier Deschamps avant de lâcher cette sentence : "On manque de temps." Un problème partagé par ses collègues sélectionneurs mais dont la résolution apparaît impossible dans un contexte inflationniste où chacun veut remplir les derniers temps morts de saisons épuisantes. Le vent de la contestation s’est calmé, pas les calendriers.