Euro 2032 : Un coup de massue sur San Siro
À l’issue d’une réunion organisée hier à Milan, l’UEFA a acté le fait que Giuseppe-Meazza était trop vétuste pour prétendre accueillir des rencontres de l’Euro 2032 que l’Italie organisera avec la Turquie.
Voilà un avis qui devrait toucher au cœur les Rossoneri et les Nerazzurri. Hier s’est tenue au Palazzo Marino, la mairie de Milan, une réunion au sommet regroupant les représentants de l’AC Milan et de l’Inter Milan, ceux de la Fédération italienne de football (FIGC), le maire de la cité lombarde et l’UEFA. Au cœur des discussions, il a été question de l’organisation de l’Euro 2032, attribué récemment à l’Italie et à la Turquie, et tout particulièrement des stades qui seront retenus pour accueillir les rencontres de la compétition.
Or, en l’état actuel des choses, Giuseppe-Meazza n’appartiendra pas à la liste des heureux élus. Institution du football européen, la "cathédrale" milanaise aurait été jugée trop vétuste par l’UEFA. L’instance européenne aurait signifié aux participants que la mythique enceinte qui fêtera ses 100 ans en 2026 ne répondrait plus aux exigences d’un tel tournoi et que même une nouvelle rénovation ne suffirait pas. Ce jugement sans appel n’est en soi une surprise pour personne et s’inscrit dans une certaine forme de logique puisque l’UEFA a récemment décidé que San Siro ne serait pas l’hôte de la finale de la Ligue des champions en 2027, comme initialement prévu.
Un projet de nouveau stade bien avancé
Cette confirmation de la dégradation de l’état de ce qui était jusque-là l’un des joyaux architecturaux du football italien et continental devrait accélérer la mise en œuvre du projet de nouveau stade, soutenu par la ville et les deux clubs milanais. Un projet par ailleurs de plus en plus concret. Dans les jours à venir, la mairie milanaise devrait acter la vente de San Siro à l’Inter Milan et à l’AC Milan, qui devra ensuite être approuvé par le conseil municipal à la fin du mois de juillet.
Les deux clubs milanais devront ensuite s’entendre sur la démolition du stade existant afin de permettre la construction au même endroit d’une nouvelle enceinte. Le calendrier est déjà presque connu puisque les travaux pourraient débuter au printemps 2026, Giuseppe-Meazza ne pouvant être touché avant car il sera l’hôte de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Milan-Cortina 2026. Le chantier devrait ensuite s’étaler sur quatre ans, soit jusqu’en 2030. Un délai suffisant, même en cas de retards, pour offrir à Milan un stade digne du XXIe siècle avant l’Euro 2032. L’UEFA sait aussi qu’elle ne pourra pas se passer de la cité lombarde pour la réussite de sa compétition phare, celle-ci rassemblant tous les critères par ailleurs que ce soit en matière d’hébergements ou de transports.
Un seul stade aux normes
En outre, si une ombre plane sur Giuseppe-Meazza, elle s’étend sur presque tous les stades d’Italie. Sur les dix sites proposés (Rome, Milan, Bari, Naples, Florence, Turin, Gênes, Vérone, Bologne, Cagliari), seul le stade de la Juventus Turin répondait aux critères fixés. Là encore, pas une surprise quand on se souvient des propos acerbes du président de l’UEFA, Aleksander Čeferin. En mai dernier, en marge de la demi-finale de la Ligue des champions entre l’Inter Milan et le FC Barcelone, le dirigeant slovène avait qualifié de "honteuses" les infrastructures sportives italiennes.
La réunion d’hier à Milan est donc un nouvel avertissement pour le pays aux quatre Coupes du monde, sommé de se doter des enceintes adéquates dans les années à venir sous peine de connaître de sérieuses déconvenues.