NBA [J-13] San Antonio garde de l’ambition
Sans leurs illustres cadres, les Spurs conservent néanmoins un groupe très compétitif. Assez pour aller titiller les poids lourds de l’Ouest ?
Manu Ginobili à la retraite, Tony Parker envoyé à Charlotte et Kawhi Leonard échangé à Toronto, c’est tout un pan d’histoire de la franchise texane qui a pris fin cet été. Mais Gregg Popovich est toujours bien présent sur le banc des Eperons et en ayant récupéré DeMar DeRozan, San Antonio devrait encore avoir son mot à dire dans la très exigeante Conférence Ouest.
Eliminés des Playoffs par Golden State pour la seconde année de rang, les Spurs ont tant bien que mal tenté de limiter la casse lors de l’intersaison. Une période surtout marquée par le départ de Kawhi Leonard (et de Danny Green) vers les Raptors en échange d’une autre star, DeMar DeRozan et du pivot autrichien Jakob Poeltl. Au rayon des arrivées, les Eperons retrouvent aussi un ancien de la maison avec l’Italien Marco Belinelli.
Autres renforts, les signatures de Quincy Pondexter et Dante Cunningham, pour apporter de la profondeur, de la défense et du shoot sur les postes extérieurs. Trois arrivées censées renforcer en expérience le banc de la franchise, pour compenser au mieux la perte de Ginobili. Enfin, à noter la draft de l’arrière Lonnie Walker IV (18ème pick), réputé bon attaquant et sorti de la fac de Miami.
Avec un LaMarcus Aldridge propulsé en leader d’attaque la saison écoulée et un DeMar DeRozan revanchard après son départ forcé du Canada, San Antonio possède un joli duo apte à bien faire figurer la franchise. Rudy Gay est fidèle au poste à l’aile et à la mène. En revanche, le jeune Dejounte Murray (22 ans), qui devait définitivement détenir les clés du camion, ne jouera pas de la saison... Si Coach Pop parvient à rapidement recréer une alchimie au sein de son groupe, les Spurs n’ont pas de raison de manquer le wagon des Playoffs, après 21 participations consécutives à la post-season, meilleure série en cours de la Ligue.
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Leonard était-il indispensable ?
La blessure de l’ailier (9 matchs disputés) a phagocyté l’ensemble de l’exercice 17/18 des Spurs. Désormais sous les couleurs de Toronto, le joueur de 27 ans, à un an de la fin de son contrat, va maintenant monnayer ses services loin du Texas… et cela a tout d’un soulagement pour les Eperons. Sans lui, les Spurs ont engrangé, non sans mal, une nouvelle qualification en Playoffs et LaMarcus Aldridge s’est affirmé comme le nouveau patron de l’équipe.
Alors, évidemment, se passer des services d’un MVP des Finales, et double DPOY de surcroît, n’est jamais une bonne idée. Mais l’affaire Leonard a suffisamment troublé le groupe texan pour ne pas voir dans le départ du Californien une bonne nouvelle. En récupérant DeRozan (voir plus bas), San Antonio obtient un joueur aux qualités différentes mais qui pourrait prendre une nouvelle dimension sous la direction du génial Popovich. Pour entamer un chapitre neuf après plusieurs mois d’atermoiement sur l’avenir de « The Claw ».
DeRozan avait en tête d’effectuer toute sa carrière à Toronto mais Masai Ujiri en a décidé autrement. Ainsi, l’arrière a été prié de faire ses valises cet été, direction un climat plus clément, le Texas, à son plus grand désarroi. Une fois la déception digérée, les perspectives qui s’offrent à lui sont pourtant réjouissantes. Après d’énièmes Playoffs loupées de sa part, le natif de Compton va avoir l’occasion de repartir sur des bases plus saines avec les Spurs, dans une équipe à la culture de la gagne certifiée, dans un environnement tout neuf.
Formidable attaquant, DeRozan vit pour l’instant une carrière double face : impeccable en saison régulière, désespérante en Playoffs. Avec Gregg Popovich pour le diriger, le numéro 10 a l’opportunité de donner un nouvel élan à son jeu et d’enfin gommer ses défauts d’irrégularité une fois la post-season venue. Si certains doutent de sa complémentarité avec Aldridge, DeRozan va aussi trouver avec l’ancien de Portland un joueur d’attaque sur qui se reposer dans les moments chauds. A 29 ans, une nouvelle idylle est peut-être sur le point d’éclore pour lui dans le Texas. Parfait pour oublier son chagrin d‘amour canadien.
Meneurs : Dejounte Murray, Patty Mills, Derrick White
Arrières : DeMar DeRozan, Marco Belinelli, Bryn Forbes, Lonnie Walker IV
Ailiers : Rudy Gay, Dante Cunningham, Quincy Pondexter
Ailiers forts : LaMarcus Aldridge, Davis Bertans, Chimezie Metu
Pivots : Pau Gasol, Jakob Poeltl
7ème de la Conférence Ouest
Qualifiés de justesse l’an dernier pour les Playoffs avec leur septième place (47v - 35d), les Spurs semblent avoir perdu en qualité ce qu’ils ont gagné en quantité. Si plusieurs franchises frappent à la porte pour accéder au Top 8, l’expérience des Texans couplés au nouveau tandem Aldridge - DeRozan devrait permettre à l’équipe de passer le cut pour la 22ème année d’affilée. Quant aux Playoffs, ce ne sera pas un cadeau de tirer ces Spurs au premier tour !