Un slalom dans la défense du FC Porto et un but en angle fermé. Cela ne vous rappelle rien ? Le 9 mars 2010, à la 63e minute d’un huitième de finale retour de Ligue des Champions maîtrisé d’Arsenal, Samir Nasri enrhume la moitié de la défense portugaise en partant de la ligne de touche avant de battre Helton d’un tir croisé quasi impossible à cadrer. 

Ce soir-là, les Gunners roulent sur les Dragons grâce notamment au petit prince de Marseille, intenable toute la rencontre. L'ancien phocéen, arrivé 2 ans plus tôt dans le nord de Londres, est aligné en position de meneur de jeu en l'absence de Cesc Fabregas blessé, le capitaine et maestro de l'équipe à l’époque. Battus d'un but à l'aller (tiens tiens comme par hasard), les Canonniers vont infliger une véritable correction au FCP, grâce à un triplé de Nicklas Bendtner (5-0). Le grand attaquant danois (1m93), également épaulé par le feu folet russe Andreï Arshavin et ses dribbles déroutants, avait volé la vedette aux attaquants adverses Hulk et Falcao.

Une domination sans partage

Sur l’ouverture du score de la rencontre, on retrouve les trois hommes forts de la rencontre. Nasri lance Arshavin dans la profondeur qui butte sur le gardien adverse et sur le tacle d’un défenseur. Bendtner profite du ballon cafouillé et marque dans la cage vide (10e). Les vagues s’enchainent en première période et c’est encore le Russe, auteur d’un petit numéro sur le côté gauche, qui fait la différence et sert son avant-centre pour un doublé (25e). 

Lors du second acte, les joueurs d’Arsenal ne vont pas s’arrêter en si bon chemin. L’international français sort son chef d’oeuvre de la boite pour donner trois longueurs d’avance aux siens après l’heure de jeu, avant qu’Emmanuel Eboué en contre-attaque (66e) et Bendtner sur penalty (90+1) ne parachèvent le brillant succès des Rouge et Blanc. Une qualification facile pour les quarts de finale à la clé pour Gaël Clichy, Bacary Sagna et les autres.

Une performance à rééditer

Le genre de performance qu’il faudra réitérer pour se glisser parmi les huit meilleures équipes européennes. Ça tombe bien, les Canonniers retrouvent Porto à l’Emirates Stadium pour valider leur ticket et reprendre goût aux grandes joutes de la C1. À l'époque, Arsène Wenger était encore sur le banc d'une formation londonienne en pleine transition quelques années après la période des Invincibles. Aujourd'hui, c'est Mikel Arteta, lui qui n'arrive qu'en 2011 comme joueur à Arsenal, qui dirige l'actuel leader de Premier League.

En 2024, le coach espagnol et ses hommes marchent sur l'eau. Huit victoires de suite en championnat et la bagatelle de 33 buts marqués pour 4 encaissés seulement. Ce week-end, ils ont profité du match nul entre Liverpool et Manchester City (1-1) pour se hisser en première position après un succès étriqué contre Brentford (2-1). C'est Kai Havertz, le nouveau chouchou d'Arsenal, qui a offert les trois points à son équipe en fin de rencontre d'une tête salvatrice (86e). Les Gunners sont en pleine forme et comptent bien s'appuyer sur leur public pour terrasser Porto.

L’appui de l’Emirates pourrait peser dans la balance

En conférence de presse d'avant match, Arteta avait d'ailleurs un message à faire passer aux fans de son club. “Nous avons une belle occasion de jouer devant notre public, dans notre stade, pendant 96 minutes. Apportez votre énergie, apportez votre bruit et faisons-le ensemble. Maintenant, j'ai très faim parce que je n'ai pas encore dîné et que nous pouvons réaliser quelque chose que nous n'avons pas fait depuis quatorze ans. Vous pouvez donc imaginer”, a asséné le manager de 41 ans. Car oui, la dernière fois qu’Arsenal se qualifiait pour les quarts de finale de la Ligue des Champions, c'était bien ce soir de printemps 2010.

Mais attention aux Portugais. Depuis leur succès du match aller, les hommes de Sérgio Conceição sont en feu. Ils sont invaincus depuis 6 rencontres toutes compétitions confondues et ont terrassé récemment Benfica en championnat (5-0). Les Dragons ont également de l’expérience pour contenir la fougue de Martin Ødegaard, Bukayo Saka et Declan Rice, incarnée par l’inusable Pepe et ses 41 ans (le même âge que Mikel Arteta !). 

Ils pourront également compter sur le retour de  Mehdi Taremi, remis de sa blessure aux adducteurs. L’attaquant iranien peut faire la différence dans les moments importants de cette rencontre. Et Francisco Conceição, le fils du coach, l’a annoncé en conférence de presse, Porto “vient pour gagner” à l’Emirates. La bataille s’annonce donc épique dans le nord de Londres.