Les yeux rivés sur l’écran, Thierry Henry a d’un coup hurlé. Une pure stupéfaction. Sur le plateau de CBS Sports où il est l’un des consultants vedettes, le champion du monde 1998 n’était plus qu’un spectateur comme les autres, éberlué par le scénario dingue qui s’écrivait sous ses yeux. Au même moment, sur la pelouse de Giuseppe-Meazza, Francesco Acerbi venait de loger le ballon sous la barre de Wojciech Szczęsny et d’égaliser à la troisième minute du temps additionnel, embrasant un stade qui avait perdu espoir. "Acerbi ! Mais qu’est-ce qu’il fait là ?", interrogeait l’ancien joueur français, hébété en fixant son comparse Micah Richards, tandis que Jamie Carragher s’était levé tout aussi choqué par l’action à laquelle il venait d’assister.

Les trois consultants n’étaient pas au bout de leurs émotions et allaient sortir rincés d’une prolongation où Davide Frattesi a forcé le destin en faveur de l’Inter Milan, tandis que Yann Sommer se chargeait de laisser la balance penchée du côté lombard en s’opposant à Lamine Yamal. "C’est la meilleure confrontation que j’ai jamais vue en Ligue des champions", lâchera finalement Thierry Henry, conquis par ce spectacle ébouriffant en deux actes, offert par les Nerazzurri et le FC Barcelone.

Le Clasico, une aubaine

Ancien joueur du club catalan avec qui il a eu la chance de conquérir la Ligue des champions en 2009, Thierry Henry se voulait ensuite compatissant avec les joueurs d’Hansi Flick, faisant le parallèle avec sa propre expérience. "J’ai été dans cette situation après avoir perdu une finale de Coupe du monde (contre l’Italie en 2006) et de Ligue des champions (avec Arsenal contre le Barça en 2006), tu te réveilles et tu te dis : ‘Est-ce que c’est arrivé ? J’ai rêvé ?’ Ce n’est pas un rêve d’ailleurs mais un cauchemar. C’est dur", a-t-il témoigné.

Pour autant, selon lui, la chance barcelonaise est que dimanche se profile un autre rendez-vous crucial de sa saison avec la réception du Real Madrid lors de la 35e journée de la Liga (dimanche 11 mai à 16h15 sur beIN SPORTS 1). "Le match que tu veux pour que ça ne dure pas trop longtemps, c’est de jouer le Real Madrid. La situation qui peut te remettre dedans en championnat, c’est le clasico. Que tu sois OK ou non, ça arrive direct. Vous avez quatre points d’avance, tu peux presque le faire (remporter le titre) en gagnant le match contre ton rival", a assuré la légende d’Arsenal. Un rendez-vous déjà coché par Lamine Yamal et ses partenaires pour se remettre les idées à l’endroit. Reste à savoir comment ces derniers auront récupéré de leurs émotions. Pour Thierry Henry, on imagine qu’il mettra un peu plus de temps à redescendre comme tous ceux qui se sont laissés ensorceler par ce spectacle fou.