Lautaro Martínez a réussi son pari complètement fou. Victime d'une élongation à la cuisse il y a une semaine à Montjuïc et contraint de sortir à la pause de la demi-finale aller de la Ligue des champions face au FC Barcelone (3-3), l’international argentin a remporté sa course contre la montre afin d’être rétabli et prêt à jouer la manche retour. Contre toute attente, en raison du pessimisme ambiant qui régnait dans le camp intériste il y a encore quelques jours, l’attaquant nerazzurro a donc été aligné d’entrée aux côtés de Marcus Thuram à la pointe de l’attaque, ce mardi, face à ces mêmes Blaugranas, dans un Giuseppe-Meazza ravi de pouvoir compter sur son serial buteur. Aussi fou que cela puisse paraître, il a donc pris part à ce match et, mieux, a pesé dans cette demi-finale retour de Ligue des champions gigantesque remportée par les hommes de Simone Inzaghi en prolongation (4-3).

Bien que toujours emprunté et pas en possession de l’ensemble de ses capacités, Lautaro Martínez ne s’est en effet pas contenté de faire acte de présence pour simplement motiver ses partenaires. Non, en tant que capitaine exemplaire, l’attaquant a serré les dents pour montrer la voie à ses coéquipiers et tourmenter la défense catalane. Non seulement l’international argentin a tenu son rang, mais en plus il a réussi à livrer une partition remarquable au vu des circonstances. Auteur de l’ouverture du score grâce à une merveille d’offrande de Denzel Dumfries, l’un des héros de la qualification intériste au même titre que Yann Sommer, Francesco Acerbi ou encore Davide Frattesi, le champion du monde 2022 a ensuite obtenu le penalty qui a permis au club lombard de faire le break avant la pause.

“Je ne sentais pas bien ma jambe”

Une performance qui permet au meilleur buteur de l’Inter Milan cette saison toutes compétitions confondues (21 buts en 46 matches), de parfaire sa légende au sein de son club d’adoption, qu’il a rejoint en 2018. Désormais auteur de 9 réalisations en 13 rencontres de Ligue des champions, Lautaro Martínez est devenu le meilleur buteur de l’histoire du club lombard dans une seule et même édition de C1, égalant le record de son compatriote Hernán Crespo. Ce dernier avait réussi pareille performance lors de la saison 2002-2003, comme le rappelle Opta. Déterminé et déterminant dans ce deuxième monument d’émotions entre l’Inter Milan et le FC Barcelone en l’espace de sept jours, le joueur de 27 ans est allé puiser au fin fond de ses réserves pour s’offrir ce record d’envergure.

Invité à réagir après la qualification en finale de son équipe au micro de Sky Italia, le capitaine intériste a avoué avoir joué diminué et être revenu de loin. Très loin. "J'étais en difficulté, je ne sentais pas bien ma jambe. J'ai passé deux jours à pleurer chez moi, je ne pouvais pas ne pas jouer ce soir. J'ai mis une bande très serrée et je suis allé sur le terrain. Je suis fait comme ça et je vis le football comme ça. J'ai beaucoup pleuré après Barcelone, mais j'ai promis à ma famille que je jouerai. Je ne me sens pas bien, mais on va travailler pour récupérer ma jambe." Fidèle à ses valeurs et à lui-même, l’un des héros de cette soirée s’est donc sacrifié au service de l’équipe. L'âme d'un capitaine, tout simplement. Un sacrifice qui n’a pas été vain, étant donné qu’il a réussi ce qui semblait impossible. Les qualités d’un homme persévérant, d'un gagnant et d’un combattant hors pair.