Ligue des champions : L’Inter Milan au 7e ciel
En écartant le FC Barcelone au bout d’une manche retour haletante (4-3 a.p.), le club italien s’est qualifié pour la 7e finale de Ligue des champions de son histoire.
Comme souvent dans ces instants hors du temps, le contraste est saisissant. D'un côté, les joueurs du FC Barcelone se sont effondrés, terrassés par la cruelle élimination qui leur était infligée, déçus et impuissants face à la fin de leur rêve. De l'autre, les Intéristes ont exulté, libérés de leurs angoisses, soulagés d’avoir vaincu un adversaire qui leur avait donné tant de tourments. La meilleure défense de la compétition avait été mise à mal, encaissant six buts en deux matchs, mais l’équipe milanaise avait répondu avec une efficacité clinique, inscrivant sept buts sur dix frappes cadrées (4-3 a.p.). Un monument d’efficacité à ranger dans le panthéon du football européen.
Encore une fois, l’Inter Milan avait abordé la rencontre par le bon bout. Comme la semaine dernière, l’équipe lombarde avait pris deux buts d’avance grâce à un Lautaro Martinez diminué mais auteur de l’ouverture du score, concluant une passe parfaite de Denzel Dumfries. Puis, avec persévérance, il obtenait un penalty après un tacle appuyé et limite de Pau Cubarsi. Comme à Barcelone, les Blaugranas sont rapidement revenus, d'abord avec une reprise dans la lucarne d’Éric Garcia, puis une tête de Dani Olmo, à chaque fois à la réception d’un centre de Gerard Martin. À ce moment, une seule équipe dominait la pelouse, un FC Barcelone enragé qui resserrait son étreinte sur une formation italienne au bord de l’asphyxie.
À force de pousser, les Catalans finirent par trouver la faille grâce à Raphinha. Fantomatique jusque-là, le Brésilien s'y reprenait à deux fois pour tromper Yann Sommer, particulièrement inspiré et décisif. Les hommes d’Hansi Flick pensaient alors avoir fait le plus dur et décroché leur billet pour la finale. Mais en s’arrêtant de jouer, ils s’exposaient à une dernière charge des Intéristes. Au bout du temps additionnel, après un poteau de Lamine Yamal qui aurait pu définitivement sceller le sort de la partie, Francesco Acerbi surgissait devant Ronald Araujo au premier poteau pour propulser le ballon sous la barre d’un Wojciech Szczęsny pris de court. Giuseppe-Meazza n’en revenait pas et s’apprêtait à vivre une prolongation mémorable.
Frattesi, buteur providentiel
Entré en jeu, Davide Frattesi fixa Pau Cubarsi à l’angle droit des six mètres et enroula du gauche une frappe magistrale qui alla se loger au ras du poteau opposé. Hors de portée du gardien catalan et de Ronald Araujo, qui ne parvint pas à contrer le puissant Marcus Thuram à l’origine de l’action. Il restait encore un peu plus de 20 minutes à jouer, mais l’Inter Milan ne serait plus reprise.
Le buteur providentiel, déjà décisif à Munich au tour précédent où il avait offert la victoire à son équipe dans les derniers instants, pouvait se jeter dans les bras des tribunes en folie, hurlant à s’en perdre (il eut d’ailleurs un trou noir quelques instants plus tard, l’obligeant à s’asseoir sur la pelouse avant de reprendre ses esprits). "Après Munich, je ne pensais pas pouvoir revivre une telle émotion, mais cela s’est reproduit. C’est la beauté du football. Mon but ? Cela fait partie de ma carrière. Je n’ai peut-être pas un talent incroyable, mais je suis toujours le dernier à abandonner. Mon dévouement a été récompensé", a-t-il déclaré, encore abasourdi.
Les Nerazzurri résistèrent alors que leur gardien effectua une nouvelle envolée pour sortir du bout des gants une énième tentative de l'intenable Lamine Yamal. Après 230 minutes d’une bataille épique, les hommes de Simone Inzaghi pouvaient enfin souffler et savourer leur exploit.
La magie de Giuseppe-Meazza avait encore opéré. "Il y a eu des problèmes, mais avec courage, nous avons surmonté tous les obstacles (…) Nous connaissions bien Barcelone et après le match aller, nous savions clairement ce que nous devions faire. L’équipe n’a jamais été présomptueuse. Très bonne. Ils méritent cette finale", a déclaré l’entraîneur lombard. Comme en 2023, les Intéristes disputeront la finale de la Ligue des champions, la septième de leur histoire, avec l’espoir de décrocher leur quatrième étoile.