Euro Espoirs : la grande désillusion pour les Bleuets
Sèchement battus 3-0 en demi-finale, les troupes de Gérald Baticle ont eu les occasions franches pour revenir au score mais ont terriblement manqué d'efficacité dans le dernier geste.
Il faudra encore attendre pour trouver les successeurs de l'Equipe de France de Stéphane Paille et Eric Cantona, championne de l'Euro Espoirs 1988. Ce ne sera pas pour cette année en tout cas, puisque la belle aventure des Bleuets dans cet Euro Espoirs 2025 s'est brutalement arrêtée mercredi soir à Kosice au stade des demi-finales, face à une redoutable sélection allemande.
Malgré le score sans appel, 3 à 0 en faveur des Allemands, les hommes de Gérald Baticle ont de quoi nourrir des regrets au regard de leur prestation. Menés 2-0 après quinze minutes, les tricolores ont multiplié les occasions franches (17 tirs), les gants du portier adverse Noah Atubolu ont chauffé (7 arrêts), mais l'Allemagne n'a jamais craqué, pour finalement porter l'estocade à la 93e minute.
L’efficacité allemande
Comme face au Danemark en quart de finale, la France a payé ses erreurs défensives cash, concédant deux buts dès le premier quart d'heure et se compliquant fortement la tâche d'entrée de jeu.
Les Allemands ont quant à eux fait preuve d'une grande efficacité mais aussi d'un 100% de réussite, que ce soit sur le premier but de Nelson Weipe à la 8e minute, après une frappe détournée sur la barre par Guillaume Restes, ou le deuxième de Nick Woltemade (14e), là encore après un premier arrêt du portier français.
« On ne peut pas mettre une équipe d’un tel niveau dans un certain confort au bout de quinze minutes », a ressassé Gérald Baticle après la rencontre. « Sans avoir eu besoin de construire, l’Allemagne a su exploiter nos erreurs pour marquer deux fois. Derrière, on n’a pas su inscrire ce but afin de mettre de la folie dans ce match. Même si on les a bousculés, on n’a pas réussi à renverser la situation. L’Allemagne a été supérieure dans l’efficacité ».
Des occasions à la pelle
Le début de match a ensuite donné lieu à une opposition plutôt ouverte. Les deux équipes ont eu des occasions franches, entre des Allemands opérant en contre et des Bleuets qui ont continuellement porté le danger pour essayer de revenir au score.
Les coéquipiers de Mathys Tel nous ont habitué à tant d'exploits et de scénarios renversants comme face à la Géorgie ou au Danemark trois jours plus tôt que tout semblait encore faisable. Le trio Odobert-Cissé-Abline a sonné la révolte dès la suite de la première mi-temps sans parvenir à trouver le chemin des filets.
L'effort s'est intensifié au retour des vestiaires avec l'entrée de Thierno Barry qui s'est procuré trois énormes occasions, à la 46e, puis à la 68e sur un coup de tête stoppé sur sa ligne par Noah Atubolu, et enfin à la 91e, sur une nouvelle tête, cette fois sur le poteau.
De la fierté et des progrès
A l'arrivée, le résultat est très dur puisque l'Allemagne a fini le boulot d'un troisième but signé Brajan Gruda à la 93e. Mais les coéquipiers de Quentin Merlin peuvent quitter la compétition la tête haute. Avec un peu plus de réalisme, l'issue aurait pu être tout autre.
Pour Gerald Baticle, qui héritait d'une mission difficile en succédant à Thierry Henry, près d'un an après l'argent des Jeux Olympiques de Paris 2024, avec un groupe fortement amoindri, l'expérience a été globalement positive.
« On y a cru, on a tenté beaucoup de choses et on s’est créé pas mal d’occasions : on a touché le poteau et leur gardien a réalisé des arrêts extraordinaires », a ajouté le sélectionneur tricolore. « Il y a beaucoup de tristesse et de déception, mais en prenant un peu de hauteur, il y a pas mal de positif à tirer de ce tournoi. Je tiens à féliciter mon staff qui a réussi à rendre ce groupe performant en très peu de temps, et les joueurs d’avoir adhéré à ce qu’on a proposé. Ils sont tous très jeunes et j’espère que cet Euro les fera grandir. Je suis fier de mes joueurs ».