Après 18 mois de suspension pour un contrôle positif à la testostérone en août 2023, Paul Pogba est autorisé à reprendre la compétition. Sans club depuis que la Juventus Turin a rompu son contrat l’année dernière, le milieu de terrain français cherche son nouveau point de chute. S’il dit avoir plusieurs options et des offres concrètes, il se laisse le temps de choisir le meilleur endroit pour rebondir et reprendre le fil d’une carrière devenue chaotique.

En attendant, le natif de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) parfait sa condition physique afin d’être prêt quand son heure sera venue. Profitant de cette période de transition assumée, Paul Pogba s’est longuement confié à GQ. Un entretien où il est revenu sur certains passages marquants de sa carrière. S’il a évoqué ses débuts en région parisienne, qui ont façonné son identité de footballeur, il est aussi revenu sur des moments plus douloureux, comme son second passage à Manchester United.

Parti finir sa formation du côté de Carrington, il fait ses débuts professionnels à Old Trafford en septembre 2011. Malheureusement pour lui, tout ne se passe pas comme prévu dans le nord de l’Angleterre, qu’il quitte après seulement un an. "J’étais vraiment triste quand je suis parti de Manchester à 19 ans. Au début, j’en ai pleuré. Revenir dans ce club qui me tenait vraiment à cœur a toujours été mon objectif", explique-t-il au moment de rembobiner le fil de ses souvenirs. Cet objectif, il le remplit après quatre années pleines à la Juventus Turin, où il prend son envol et avec qui il atteint notamment la finale de la Ligue des champions en 2015 (défaite 1-3 contre le FC Barcelone, ndlr).

"Je ne comprenais pas"

En 2016, l’heure du retour a sonné. Manchester United casse sa tirelire pour ramener l’enfant prodige au firmament, sur le terrain où sa capacité à alterner jeu court et long fait merveille, tout comme son aptitude à casser les lignes adverses. Paul Pogba retrouve avec bonheur le Théâtre des rêves. Si les débuts sont idylliques, sa relation avec José Mourinho va se détériorer. "Je ne comprenais pas. J’étais un joueur avec un gros rôle dans l’équipe et d’un seul coup, je me retrouve sur le banc", concède-t-il à GQ avant de poursuivre : "Je n’arrivais pas à parler, il n’y avait pas de communication. Je n’étais pas heureux, et un joueur de foot qui n’est pas heureux ne peut pas bien performer. Je suis tombé en dépression sans même m’en rendre compte. Car personne ne nous apprend ce qu’est une dépression. Jusqu’au moment où j’ai commencé à avoir des trous dans le cuir chevelu. Je ne comprenais pas ce que c’était. On m’a dit que c’était le stress."

Une période sombre dont il se releva finalement, et qui ne l’empêcha pas de gagner, en 2018, la Coupe du monde avec la France, compétition où il rayonna au milieu de terrain en compagnie de N’Golo Kanté. Bien que court, cet épisode a marqué le second passage de Paul Pogba à Manchester United, qu’il quitta à nouveau en 2022 pour retourner à la Juventus Turin. Après douze années à alterner entre les deux clubs, l’international français travaille à se réinventer et à retrouver son plaisir égaré.

Peut-être profitera-t-il de son temps libre pour suivre les Red Devils. Se débattant avec d’autres maux sportifs, Rúben Amorim et ses hommes ont rendez-vous ce soir en quart de finale aller de Ligue Europa contre l’Olympique Lyonnais. Une compétition que Paul Pogba connaît bien pour l’avoir remportée en 2017.