Kylian Mbappé était passablement agacé au coup de sifflet final. En grande discussion avec l’arbitre anglais Michael Oliver, le capitaine de l’équipe de France débattait avec l’officiel de sa gestion du temps additionnel, lui reprochant de ne pas avoir réellement accordé les cinq minutes annoncées en ne prenant pas en compte les secondes écoulées après la réduction de l’écart par Randal Kolo Muani. Un temps qui aurait pu permettre aux Français d’avoir peut-être une occasion supplémentaire et, qui sait, d’égaliser au bout d’un match devenu irrationnel.

Si on peut comprendre son mécontentement, il est aussi à lire au regard du scénario et de la frustration de s’être laissé submerger avant de réagir trop tardivement (défaite 4-5). Une réaction qui doit peut-être autant au caractère de Kylian Mbappé et de ses partenaires qu’à un relâchement coupable des Espagnols, alors certains de leur fait avec quatre buts d’avance, puisqu’ils menaient 5-1 à la 68e.

Mieux que Thierry Henry

Qu’importe finalement les circonstances, la réaction de l’attaquant tricolore émanait aussi de sa propre prestation. Aligné en pointe, comme c’est le cas depuis maintenant plusieurs mois, il a longtemps été inoffensif, incapable de prendre de vitesse la défense espagnole et de se mettre dans une bonne position de tir. Ses deux seules belles opportunités, il les a d’ailleurs gâchées en première période, refusant étonnamment de frapper dans un angle un peu fermé pour servir Désiré Doué, puis en reprenant trop fébrilement un centre en retrait.

Son mérite aura été de relancer à sa manière les Bleus en obtenant puis en transformant un penalty qui permettait de stopper l’hémorragie (1-4, 59e), avant de donner le ballon à Rayan Cherki, qui se chargea de l’expédier d’une très jolie volée du gauche dans le but espagnol, sonnant définitivement la révolte. Insuffisant pour gagner le match ou même l’emmener en prolongation, mais assez pour s’offrir un nouveau record en sélection. Avec 49 buts et 30 passes décisives, Kylian Mbappé est devenu le joueur le plus décisif de l’histoire de l’équipe de France, devant Thierry Henry (51 buts et 27 passes décisives). Un honneur pour un capitaine qui a toujours placé sa sélection au-dessus de tout, mais un honneur "frustré". "On a eu dix minutes de trou en première et en seconde période et ça se paie cash au haut niveau", a-t-il voulu retenir de la soirée au micro de TF1. Le capitaine a appelé à en tirer les leçons en vue de la Coupe du monde 2026, sa compétition fétiche, où il poursuivra encore d’autres records, avec l’espoir que ceux-ci lui permettent d’offrir une troisième étoile à la France.