Ligue 1 : En trois mois, Amine Gouiri s'est mis l'OM dans la poche
L'attaquant arrivé cet hiver en provenance de Rennes contre 22 millions d'euros a réussi à séduire l'exigeant public olympien avec son efficacité, son sens du jeu... et du spectacle !
L'épisode Elye Wahi à la pointe de l'Olympique de Marseille n'aura finalement pas duré plus de six mois. L'expérience de l'attaquant français, exfiltré à Francfort, est ainsi venue rappeler à quel point s'imposer à l'OM en tant que numéro 9 restait une mission difficile. Le talent ne suffit pas, l'aspect mental et la résistance à la pression étant également soumis à rude épreuve.
Fin janvier, la direction phocéenne a donc jeté son dévolu sur l'attaquant rennais Amine Gouiri pour lui succéder, contre un chèque de 22 millions d'euros. Comme pour Elye Wahi, il a alors fallu convaincre, sauf que pour l'international algérien, tout a très vite très bien fonctionné.
Un petit Karim Benzema
Si la transition s'est si bien et si vite passée, c'est en grande partie grâce au talent, à l'intelligence de jeu du joueur et à sa polyvalence. Surtout, Amine Gouiri joue juste. C'est un buteur « moderne », qui sait être décisif dans la zone de vérité, mais qui est aussi technique, et doté d'un QI football au dessus de la moyenne.
Un profil qui n'est pas sans rappeler un certain Karim Benzema, son idole, formé à l'Olympique Lyonnais, comme lui, et dont il continue de s'inspirer pour étoffer son jeu.
« J'aime bien aussi faire marquer. Franchement, être décisif, marquer et faire marquer, c'est important. Je pense que c'est mon côté altruiste qui fait la différence », avait-il déclaré en mars dernier. « Karim Benzema est une source d'inspiration pour moi. Son intelligence de jeu, sa capacité à être décisif tout en impliquant ses partenaires, c'est quelque chose que j'essaie d'appliquer dans mon propre jeu ».
Capable de jouer en pointe, comme un cran en dessous et de faire briller les autres, il s'était d'ailleurs distingué lors de son premier match il y a trois mois presque jour pour jour en délivrant une passe décisive pour Mason Greenwood. C'était d'ailleurs face aux Lyonnais, tout un symbole pour le nouveau numéro 9 de l'OM, qui a ensuite pu enchaîner en pleine confiance, tout ce qui lui avait manqué à Rennes depuis le début de saison.
Un triplé et des frissons
Il y a eu deux nouvelles passes décisives dès le week-end suivant à Angers, puis quatre buts en cinq matchs dont un doublé contre Saint-Etienne avec une frappe en lucarne de l'extérieur de la surface pour ouvrir le score et un ballon piqué face au gardien à l'heure de jeu.
Moins en vue sur ses trois derniers matchs sur le plan statistique, Amine Gouiri a répondu dimanche soir en s'offrant un triplé face au Stade Brestois, dont un enchaînement contrôle puis retourné acrobatique exceptionnel. L'un des buts de la saison qui a fait vibrer son entraîneur, convaincu que son avenir se dessinera au poste de numéro 9.
« Gouiri, il a énormément de qualités, je l'ai toujours dit. Il a les qualités d'un numéro dix, mais je veux l'aider à devenir un goleador, un sniper, comme peut l'être un numéro neuf. Évidemment que j'ai vibré sur ce geste technique, parce que j'adore le foot ! », s'est ainsi réjoui Roberto De Zerbi après le match.
Avec déjà sept buts et trois passes décisives en onze matchs et cette prestation de rêve face à Brest, Amine Gouiri va arriver en pleine confiance pour affronter Lille sur son terrain ce soir. La rencontre sera décisive dans la course à la qualification pour la Ligue des Champions, et le nouveau numéro 9 de l'OM devra l'être tout autant.
La mission s'annonce loin d'être évidente, face à la deuxième meilleure défense du championnat avec seulement 32 buts encaissés, un de plus que le PSG. Mais c'est aussi dans ces matchs importants qu'il devra faire la différence afin de franchir un cap et de continuer à soigner sa cote de popularité auprès de supporters marseillais qui n'attendent qu'une chose : retrouver la C1.