NBA [J-6] Tous les rêves sont permis pour les Sixers
De retour en Playoffs l’an passé, les 76ers de Joel Embiid et Ben Simmons semblent tailler pour lutter pour la 1ère place à l’Est. Le « Process » est plus que jamais en marche.
Le show est loin d’être terminé à Philadelphie ! Le départ de LeBron James aux Lakers et la chute assurée des Cavaliers ouvrent enfin la porte pour un nouveau champion à l’Est. Et les Sixers vont bien tenter de s’y engouffrer, même s’il faudra lutter avec les Raptors et les Celtics. Concentrés sur un retour en Playoffs, tout en essayant de ne pas accumuler les blessés, les Sixers ont terminé pour la première fois depuis 2012 avec un bilan positif (52 victoires pour 30 défaites) avant de passer le 1er tour face au Heat (4-1).
La marche était trop haute néanmoins pour venir à bout des Celtics (1-4) en demi-finales de Conférence. La faute à des trous d’air en défense dans les moments clés, un aspect sur lequel les 76ers devront évidemment s’améliorer. Pourtant, Philly était passé de la 17ème défense de la Ligue à la 3ème l’an passé.
L’été de la franchise a été assez agité. En coulisses d’abord avec la démission du General Manager, Bryan Colangelo, empêtré dans un scandale avec Twitter. La direction a opté pour la solution interne en nommant pour le remplacer l'ancien pivot des 76ers, Elton Brand. Pendant ce temps-là, le roster a un peu changé de visage, pas au niveau du cinq majeur mais de la second unit, qui semble être désormais plus solide.
Alors le sniper JJ Redick a rempilé pour un an, Justin Anderson (Atlanta), Marco Belinelli (San Antonio), Richaun Holmes (Phoenix), Ersan Ilyasova (Milwaukee) et Timothé Luwawu-Cabarrot (Oklahoma City) ont quitté la Pennsylvanie alors que Wilson Chandler (Denver) et Mike Muscala (Atlanta) sont notamment arrivés. La venue de Chandler ressemble fort à une très belle pioche, lui qui a confié ne pas se soucier de débuter les rencontres sur le banc après une saison à 10 points et 5,4 rebonds en tant que titulaire du côté de Denver.
Evidemment, tous les regards seront tournés vers le duo nouvellement All-Star composé par Ben Simmons (voir plus bas) et Joel Embiid. Vont-ils pouvoir passer un cap dans leur jeu cette saison ? Le deuxième cité va en tout cas tenter de devenir le pivot le plus dominant de la Ligue et d’entrer dans la course au MVP. Pour cela, le nouveau roi du trashtalking devra enchaîner encore plus de matchs (63 en saison régulière l’an passé), gonfler des stats déjà impressionnantes (22,9 points à 48,3% aux tirs, 11 rebonds, 1,8 block et 3,7 balles perdues) et se montrer plus clutch dans le money time. Capable de moves d’une rare élégance pour un intérieur mais aussi de dunks assassins, Embiid a visiblement beaucoup travaillé cet été sur son tir à longue distance (30,8 % l’an passé) et devra le prouver sur les parquets d’ici quelques jours.
Dario Saric sera encore là pour le seconder à l’intérieur. Très complet, le Croate sera la 3ème option offensive des 76ers et tentera de poursuivre son développement après une campagne à 14,6 points et 6,7 rebonds. Titulaire à l’aile, Robert Covington sera une nouvelle fois l’une des pièces les plus importantes de Brett Brown en défense et sa capacité à artiller de loin et donc d’apporter du spacing permettra à ses partenaires de s'engouffrer dans les brèches. Quant à Markelle Fultz, il sera peut-être le facteur de la saison des 76ers (voir plus bas). Brett Brown va donc avoir beaucoup de solutions pour faire progresser l’un des groupes les plus prometteurs de la Ligue. Avant peut-être de récupérer Anthony Davis ? Le pivot des Pels aurait ciblé Philly comme destination l’été prochain. Une raison de plus pour croire au « Process » ?
Jacques Monclar : "Le Process toujours en route chez les Sixers "
Pourquoi Markelle Fultz est-il le facteur X ?
La malédiction des 76ers à la Draft s’est poursuivie avec Markelle Fultz. Après Joel Embiid en 2014-15 et Ben Simmons en 2016-17, le natif du Maryland n’a certes pas disputé de saison blanche comme ses deux partenaires (et donc ne pourra pas postuler au titre de rookie de l’année) mais ses 14 matchs en saison régulière ont fait grincer quelques dents. La faute à blessure à l’épaule qui l’a handicapé en début d’exercice (33% aux tirs et aucun 3-pts tenté en 4 matchs avant de filer à l’infirmerie) et l’a privé de nombreux mois de compétition. Son retour sur les parquets s’est fait progressivement mais a été remarqué lorsqu’il est devenu le plus jeune joueur (19 ans et 317 jours) à réussir un triple-double (13pts, 10rbds, 10pds) face aux Bucks, effaçant ainsi déjà des tablettes Lonzo Ball.
Conscient qu’il ne pourrait pas proposer son meilleur basket dans les joutes musclées des Playoffs, Brett Brown a mis son jeune meneur de côté (3 matchs avec 7,7 minutes en moyenne). Mais son avènement au premier plan est fortement attendu de la part de son coach qui pourrait être tenté de lui donner au cours de la saison la place de titulaire à l’arrière aux dépens de Redick. Il faut dire que Fultz s’est visiblement concentré cet été sur la mise en place d’un nouveau « jump shot » avec un entraîneur personnel, le respecté Drew Hanlen. « S’il revient à 100%, je pense sincèrement qu’il peut devenir immédiatement un All-Star, s’est-il d’ailleurs enthousiasmé. Je sais que c’est une annonce audacieuse mais je travaille avec beaucoup d’All-Stars donc j’ai le droit de l’affirmer. » Si c’est le cas, les 76ers pourraient peut-être devenir favoris pour succéder aux Cavaliers…
Comme Joel Embiid, le potentiel de Ben Simmons semble sans limite. Après une saison blanche, l’Australien a glané le titre de rookie de l’année devant Donovan Mitchell (Utah Jazz), ce qui a suscité quelques critiques, certains observateurs faisant remarquer qu’il a eu un an de plus pour appréhender le jeu en NBA et connaître les systèmes de son technicien. Quoi qu’il en soit, Simmons a été extrêmement impressionnant. Pour les moins connaisseurs d’entre vous, imaginez un jeune homme de 2m08 mener le jeu de son équipe avec brio en dépassant les 8 assists en moyenne, prendre plus de 8 rebonds et envoyer des gros dunks en transperçant les défenses avec une puissance inouïe.
Après un début de saison fantastique, le n°25 avait un peu baissé de cadence lorsque les défenses adverses sont parvenues à l’éloigner de la raquette. Mais il avait finalement trouvé la parade pour réussir sa fin de campagne. Son shoot à mi-distance devra absolument progresser cette saison pour ne pas revivre ce genre de mésaventures. En revanche, pas question pour lui de se concentrer sur les tirs primés, lui qui avait seulement shooté à 11 reprises de loin. Pour 11 échecs. Ainsi, c’est en défense que Simmons aimerait progresser en priorité. « Individuellement, le but est avant tout d’être meilleur que l’année dernière et surtout défensivement, je veux être dans la All-Defensive Team, a-t-il expliqué. Mais ma priorité est avant tout le titre, c’est mon but ultime. » Avec également certainement dans le coin de sa tête le triple-double de moyenne…
Meneurs : Ben Simmons, Markelle Fultz, T.J. McConnell, Jerryd Bayless
Arrières : J.J. Redick, Zhaire Smith, Shake Milton
Ailiers : Robert Covington, Wilson Chandler, Furkan Korkmaz
Ailiers forts : Dario Saric, Mike Muscala
Pivots : Joel Embiid, Amir Johnson, Jonah Bolden
3ème de la Conférence Est
On ne voit pas comment les 76ers ne pourraient pas être à la lutte pour la 1ère place à l’Est. Si Joel Embiid reste en forme, si Ben Simmons poursuit son impressionnante progression et si Markelle Fultz répond aux attentes, Philadelphia risque de faire mal, très mal. Avec comme objectif de la franchise de Pennsylvanie les NBA Finals, les Raptors et les Celtics peuvent regarder sérieusement dans leurs rétroviseurs…