NBA [J-19] Confirmation redoutée pour des Pelicans déplumés
Après un été décevant, New Orleans doit néanmoins valider son excellente saison passée, couronnée par une demi-finale de Conférence. Une mission trop dure pour la franchise d’Anthony Davis ?
Surprenants sixièmes de la Conférence Ouest l’an dernier (48v - 34d), les Pelicans entament maintenant la saison de la confirmation. Demi-finaliste inattendu en Playoffs après le « sweep » des Blazers, et ce sans l’avantage du terrain, NOLA avait l'occasion de se renforcer à l’intersaison pour surfer sur cette dynamique. Hélas, c’est l’inverse qui s’est produit. DeMarcus Cousins a filé à Golden State dans l’espoir de décrocher une bague et Rajon Rondo a, de son côté, choisi d’aider LeBron James à relancer les Lakers. Deux grosses pertes pour l’étrange volatile de Lousiane chère à Jacques Monclar, qui a compensé ces départs par les signatures à la mène d’Elfrid Payton et dans la raquette de Julius Randle et de Jahlil Okafor.
Pire encore, aucun ailier n’est arrivé pour améliorer le poste faible de la franchise depuis plusieurs années et c’est même l’inverse puisque Dante Cuningham a filé aux Spurs. Cela signifie qu’Anthony Davis et Jrue Holiday vont devoir mettre les bouchées doubles pour garder l’équipe sur de bons rails. Pour le premier, son positionnement dans la peinture, en pivot ou en ailier fort, est encore incertain. Si son duo avec Nikola Mirotic a très bien fonctionné après la blessure de Cousins puis en Playoffs, l’arrivée de Randle pourrait permettre à Unibrow de bénéficier de plus de libertés et au coach Alvin Gentry de varier sa doublette avec efficacité en fonction des oppositions.
Quant à Holiday, il sort tout simplement de sa meilleure campagne en carrière (19pts/m à 49,4% aux tirs). Récompensé à juste titre d’une place dans la All-Defensive First Team, le combo guard de 28 ans va devoir se démultiplier pour assumer à la fois son rôle de scoreur mais aussi de créateur après le départ de Rondo. A moins que Payton, pour sa cinquième saison dans la Ligue, parvienne enfin à hausser son niveau de jeu des deux côtés du terrain. Sans cela, Davis et Holiday, aussi géniaux soient-ils, risquent fort de s’essouffler et de se brûler les ailes.
Jacques Monclar : "Les Pelicans vont devoir faire attention"
Du rythme, encore du rythme pour NOLA ?
Si bon nombre de franchises peinent à développer une identité de jeu, ce n’est pas le cas de la Nouvelle-Orléans. Avec le « pace » (rythme) le plus élevé de toute la NBA, les Pelicans ont développé un jeu diablement rapide, idéal pour utiliser les qualités d’avion de chasse d’Anthony Davis et les jambes de feu de Jrue Holiday.
Sauf que Rajon Rondo s'envolé vers la Californie et c’est toute la base du collectif qui est à revoir pour Alvin Gentry. Sans son général des parquets, le technicien de NOLA va devoir composer à la mène avec un Elfrid Payton moins souverain pour régaler ses partenaires que ne l’était l’ex-Celtic. La solution pourrait être de décaler Jrue Holiday… mais entre la défense et les points à apporter, l’arrière aura déjà pas mal de boulot sur le terrain.
Reste qu’avec le recrutement de Julius Randle, les Pelicans ont récupéré un joueur assez habile avec le ballon et très athlétique. Un bon complément pour la raquette Davis-Mirotic car l’ancien Laker est tout à fait capable de porter le ballon sur contre-attaque et de se fondre dans le jeu de transition des Pelicans. Mais appuyer sur ce point fort ne peut-il pas griller trop vite l’équipe et sa faible rotation de banc ?
Existe-t-il un intérieur plus fort et complet qu’Anthony Davis en NBA ? A 25 ans, l’ancienne star de Kentucky vient de gagner sa première série de Playoffs et il est l’archétype du joueur parfait pour peser sur une rencontre, tant en attaque qu’en défense. Toujours plus efficace, Unibrow n’a pas pâti de la présence de DeMarcus Cousins à ses côtés la saison passée. Mieux, il a encore gagné en volume et amélioré ses pourcentages de tirs.
Avec le départ de Boogie vers les Warriors, son rôle en attaque est encore élargi. Reste à voir si le corps du quadruple All-Star tiendra le coup ! Avec seulement 14 matchs manqués sur ces deux derniers années, Davis a été relativement épargné par les pépins physiques après un début de carrière assez compliqué de ce côté-ci. En Louisiane, on prie pour que ça dure.
Son Top 10 de la saison passée :
Meneurs : Elfrid Payton, Ian Clark, Frank Jackson
Arrières : Jrue Holiday, Trevon Bluiett
Ailiers : E’Twaun Moore, Darius Miller, Solomon Hill
Ailiers forts : Nikola Mirotic, Julius Randle
Pivots : Anthony Davis, Cheick Diallo, Jahlil Okafor, Alexis Ajinça
10ème de la Conférence Ouest
Trop sévère avec les Pelicans ? Peut-être. Mais dans une Conférence Ouest à la densité indécente, il est difficile de situer le niveau de New Orleans. Sans renforts de choix à l’intersaison, la Nouvelle-Orléans s’expose à une stagnation voire une régression et si la franchise a conclu sa dernière saison régulière à une très belle sixième place, elle ne possédait finalement que deux victoires de plus que Denver, neuvième.