« Le futur Messi ? Nous l’avons, il s’appelle Pellegri » avait déclaré en mars 2015, Enrico Preziosi, président du Genoa. Quelques mois plus tard, Pietro Pellegri effectue ses grands débuts en Serie A à seulement 15 ans et 280 jours. Le gamin, né et formé à Gênes, devient ainsi le plus jeune joueur à fouler les pelouses du championnat italien, après Amedeo Amadei en 1937. La saison suivante, l’attaquant des Griffoni s’adjuge un autre record de précocité en signant un doublé face à la Lazio à tout juste seize printemps. Etre en avance, une habitude pour Pellegri qui collectionne déjà les capes avec la Nazionale (en jeunes). Surclassé depuis ses débuts, il a connu sa première convocation avec les U19… avec 2 ans d’avance !

Au Genoa, Pellegri a déjà côtoyé trois entraîneurs en pro. Tous sont unanimes sur les qualités du prodige italien. « Il a une marge de progression hallucinante » a déclaré Ivan Juric, le premier à lui avoir donné sa chance. Même son de cloche pour son successeur, Davide Ballardini : « Il a un énorme potentiel. Il est destiné à faire une grande carrière ». Malgré tous ces éloges, le grand brun tatoué (comme son idole Ibrahimovic) ne s’enflamme pas et garde la tête sur les épaules. Le mérite revient sans doute à son père, Marco Pellegri. Dans l’encadrement du Genoa depuis plusieurs années, il est celui qui a refilé le virus rossoblu à Pietro. « Quand je l’ai vu se lever du banc pour aller s’échauffer, j’ai revu toute sa vie défiler. J’ai pensé à tous les efforts qu’il a fait depuis ses six ans quand je l’amenais à l’entrainement, maillot du Genoa sur le dos » avait-il déclaré lors de la première de son fils en Serie A. Devenu team manager depuis, il n’avait pu cacher son émotion lors du doublé de sa progéniture en septembre dernier.

Aujourd’hui, Pietro Pellegri a décidé de s’émanciper et de s’éloigner (de 180 kilomètres seulement) du cocon familial. Direction Monaco. Alors que plusieurs écuries italiennes et anglaises lorgnaient sur la pépite, le club du Rocher a mis tout le monde d’accord en dégainant un chèque de 25 millions d’euros. Une somme conséquente voire irrationnelle pour un adolescent qui a encore tout à prouver. Pour l’heure, ses statistiques sont prometteuses mais pas exceptionnelles.

La saison passée, celui qui peut évoluer aussi bien dans l’axe que sur le côté droit a marqué sept réalisations en 15 matchs de Primavera (championnat des réserves en Italie). Finalement, Pellegri n’a disputé que 350 minutes en Serie A (dont 4 titularisations) pour 3 buts inscrits. Mais au-delà de ces chiffres loin d’être hors-norme, ce beau bébé d’1m96 impressionne par sa puissance physique, son sang-froid et sa maturité sur le terrain. Suffisant pour convaincre Monaco, qui a souvent le nez pour ces affaires-là. « J’ai choisi Monaco car c’est un club qui mise sur les jeunes. C’est la bonne équipe pour grandir » a expliqué le néo-Monégasque. Alors que l’Italie regrette d’avoir perdu si tôt un diamant brut, du côté de la Principauté on demande maintenant du temps pour le polir.