Ligue 1 : Nice, le défi Vieira
Après une fin de saison compliquée, Nice a choisi Patrick Vieira pour se relancer. Un challenge pour le nouveau coach niçois qui doit notamment composer avec une attaque désertée.
Les Aiglons commençaient à y prendre gout. Mais après deux saisons consécutives sur la scène européenne, Nice devra s’en passer cette année. Pas une si mauvaise nouvelle pour le Gym qui a terminé le championnat un brin éreinté après avoir joué les barrages de Ligue des Champions l’été dernier. De quoi en partie expliquer cette décevante huitième place en Ligue 1.
Pas le temps de tergiverser, l’heure est déjà à la reconstruction sur la Côte d’Azur. Les dirigeants niçois ont dû pallier le départ de Lucien Favre. Après deux belles saisons sur le banc du Gym, le tacticien suisse a décidé de franchir un cap en tentant l’aventure au Borussia Dortmund. De son côté, Jean-Pierre Rivère a rebondi en faisant appel à Patrick Vieira. Un pari, comme les aime le président azuréen.
Un challenge aussi pour l’ancien international français. Car il débarque dans un club qui a perdu beaucoup de joueurs cet été (Plea, Seri, Le Marchand, Marlon et bientôt Souquet ?). Malgré un beau pactole empoché (voir plus bas), l’état-major niçois n’a pas réussi à combler tous ces départs. L’imbroglio autour de Mario Balotelli ne leur a également pas facilité la tâche. Nice devrait donc être actif d’ici la fin du mercato. Un renfort en attaque semble quasi vital pour des Rouge et Noir obligés pour l'instant de bricoler.
Départs : J.Seri (Fulham), A.Plea (M'Gladbach), M.Santos (Barça) (r.p.), M.Le Marchand (Fulham), N.Mendy (Leicester) (r.p), A.Lusamba (Cercle Bruges) (p), S.Benrahma (Brentford)
Arrivées : Y.Atal (KV Courtrai), D.Barbosa (Braga), C.Hérelle (Troyes), O.Boscagli (Nîmes) (r.p.), M.Hassen (Châteauroux) (r.p.), G.Lloris (GFC Ajaccio) (r.p.), R.Walter (Troyes) (r.p.)
60 - 60 millions d’euros comme le montant empoché par les dirigeants niçois qui ont réussi de belles ventes cet été. Au de-là du chiffre, c’est surtout la plus-value réalisée par le Gym qui est impressionnante (environ 58 millions d’euros). Acheté pour tout juste 1 million d’euros, Jean-Mickael Seri a par exemple été revendu 30 millions. De même pour Alassane Plea, recruté pour 500 000 euros et dont le transfert s’élève aujourd’hui à 25 millions.
C’est un gros coup qu’ont réalisé les dirigeants de Nice : celui de ramener Patrick Vieira en France. En 1995, le très jeune milieu de terrain, épatant avec l’AS Cannes, décidait de tenter l’aventure à l’étranger. La suite, tout le monde la connait. 23 ans plus tard, l’international français (107 sélections) fait donc son retour dans l’Hexagone où tous les regards sont rivés sur lui.
Il faut dire que si le Vieira-joueur est connu, le Vieira-entraineur l'est beaucoup moins. Après avoir chapeauté les jeunes à Manchester City, l’ancien Gunner a fait ses gammes en MLS. Avec le New York City FC, il signe des résultats encourageants (40 victoires, 23 nuls, 28 défaites). De quoi convaincre Nice de tenter le coup. Un vrai test pour Vieira qui va connaitre sa première expérience sur un banc en Europe. Il devient ainsi le troisième champion du monde 98 à entrainer en Ligue 1 après Didier Deschamps et Laurent Blanc. « J’espère réussir comme eux mais ce n’est pas parce qu’ils l’ont fait que je vais forcément réussir, moi. La pression va être là. Quand on se lance dans le métier, on vit avec » déclarait récemment Vieira dans l’Equipe.
Le néo-coach des Aiglons y expliquait également ses préceptes : « Essayer de poser le jeu et de redoubler les passes mais, en même temps, jouer vers l’avant tout en essayant de garder un bloc assez compact. Prendre des risques pour tenter de marquer le plus de buts possible, je suis prêt à le faire. » On attend de voir ça avec impatience !
4 clubs, 77 matchs de Ligue 1, 16 en Bundesliga : on en oublierait presque qu’Allan Saint-Maximin n’a que 21 ans. Formé à l’ASSE, passé par Monaco, Hanovre et Bastia, le natif de Chatenay-Malabry a posé ses valises l’été dernier à Nice. Plus gros transfert de l’histoire du Gym (10 millions d’euros), il arrivait avec l’étiquette d’espoir talentueux qui devait confirmer. Et c’est chose faite. Saint-Maximin a réalisé la saison la plus prolifique de sa carrière sous le maillot rouge et noir, avec 5 buts et 8 passes décisives toutes compétitions confondues.
Plus mature, il est en train de légitimer les espoirs placés en lui. Et c’est tant mieux, car son nouveau coach Patrick Vieira attend beaucoup de lui. Avec le départ d’Alassane Plea (16 buts la saison passée), pas remplacé pour le moment, l’attaque des Aiglons se retrouve dépourvue d’un grand buteur. Un vide que va devoir combler Saint-Maximin. Rapide, technique, le feu follet niçois a certes donné le tournis à pas mal de défenseur la saison dernière mais il doit être plus tueur dans la finition. En étant encore plus décisif, Saint-Maximin pour franchir un palier et ainsi entrer dans une nouvelle dimension.
Il est Monégasque et pourtant formé à l’OGC Nice. Olivier Boscagli, au Gym depuis 2013, pourrait bien arriver à maturité cette saison. En manque de temps l’année dernière, il avait choisi l’option d’un prêt en Ligue 2. Un choix payant pour le jeune joueur de 20 ans qui s’est aguerri sous le maillot nîmois. L’arrière gauche, pouvant également dépanner dans l’axe, a contribué à la montée en Ligue 1 des Crocos. Fort de ses 27 titularisations, il a progressé et a gagné en expérience. « Je ne connaissais pas vraiment le haut niveau, je faisais des entrées par-ci, par-là. Ce prêt m’a permis de franchir un cap » concédait il y a quelques jours Boscagli sur le site officiel de Nice.
Plus serein, plus tranchant et toujours doté d’une belle qualité de centre, il est en train de convaincre Patrick Vieira de faire partie du onze de départ. Une récompense logique pour l’international espoir français qui totalise une trentaine de sélections en jeunes (il est d’ailleurs champion d’Europe U19 en 2016) et qui ne demande qu’à exploser, enfin.
« Le dossier est ouvert. Mario peut partir, il peut rester aussi » a déclaré Julien Fournier, directeur général du club dans Nice-Matin à propos du feuilleton de l’été qui n’a toujours pas connu son épilogue…