L'Olympique Lyonnais était logiquement pétri d'ambitions à l'entame de l'exercice en cours, fort d'un effectif riche en qualité et en quantité. A quelque semaines du gong, force est de constater que rien ne s'est passé comme prévu. Pas de finale de Coupe de la Ligue ou de Coupe de France, une aventure européenne terminée bien trop tôt, dès les 8e de finale jeudi, face au CSKA Moscou (2-3, 1-0) et la possibilité de rater une nouvelle qualification pour la Ligue des champions à l'horizon 2018-2019 sont autant de raisons qui font de Bruno Genesio un entraîneur particulièrement menacé. De passage devant la presse ce vendredi, l'intéressé ne se fait d'ailleurs guère d'illusions...

J’ai beaucoup de chance d’avoir un président comme Jean-Michel Aulas Bruno Genesio (entraîneur de l'OL)

"Je ne suis pas un rêveur..., a-t-il reconnu. J'ai bien peur que la fin de l'aventure approche. Mais ce n’est pas ce qui m'occupe le plus l’esprit. Je dis souvent que l’institution doit être au-dessus de tout. C'est ce qui est important, le club. Mon cas personnel sera ce qu’il doit être en fin de saison et je l’accepterai, quel qu’il soit. Parce que ça fait partie du métier". Pas question néanmoins de traduire ces propos par de la résignation, bien au contraire. "Démissionner ? Ce serait fuir, abandonner le navire. Ce serait trop facile", ajoute celui qui sait qu'il a sa "part de responsabilité, car c’est moi qui définit le plan de jeu, les tactiques, ..." et qu'il faut parvenir à inverser la tendance actuelle au moment d'aller à Marseille disputer une rencontre décisive dimanche (21 heures).

Bruno Genesio a donc pleinement conscience, en ne le disant qu'à demi-mots, qu'il s'apprête à vivre ses dernières semaines sur le banc de touche lyonnais. Sans pour autant ressentir de la rancoeur ou de la colère. "J’ai beaucoup de chance d’avoir un président comme Jean-Michel Aulas. En dehors de m’apporter son soutien, il a une analyse, une ténacité et une façon de voir les choses qui aide. La relation entraîneur-président est très importante, et si le club en est là depuis 30 ans, c’est en grande partie grâce à la relation qu’il a su tisser avec les différents entraîneurs. Quoi qu’il arrive, cette relation avec Aulas restera très forte, assure Bruno Genesio. Vous ne pouvez pas vous imaginez quel genre d’homme il est. J’ai tissé avec lui depuis plus de deux ans une relation aussi forte qu’inattendue. Je suis lucide, mais pas résigné". Quelques remerciements qui sonnent comme le préambule d'une lettre d'adieu à un président qui a toujours défendu son coach envers et contre tous.