Monfils se bat sur terre
Le tournoi de Rio réussit à Gael Monfils. Le Français l'a emporté en deux manches (6-3, 7-6) contre Marin Cilic au deuxième tour, dans la nuit de jeudi à vendredi et au lendemain d'une interruption.
Pour une fois que ça se passe bien… Si Jo-Wilfried Tsonga a récemment emboîté le pas à Gael Monfils, dans le rôle du valeureux Français qui voit son match arrêté à quelques points de la fin et qui le perd le lendemain, on a tous encore en tête cette image de la "Monf" perdant en 2010 sur deux jours à Roland-Garros face à Fabio Fognini. A Rio, opposé à Marin Cilic pour le compte du deuxième tour, il s’est cette fois imposé en moins de trois minutes (6-3, 7-6) après 1h19’ de match la veille, quand même.
Gael Monfils a pourtant dû sauver une balle de set contre lui, comme il avait déjà dû en écarter deux mercredi. Ce tie-break avait mal démarré pour lui, Cilic menant 6-4. Mais c’est à ce moment-là, justement, que le n°3 mondial avait sorti son smash, relançant totalement son adversaire. Jeudi, celui-ci a su ajuster son vis-à-vis d’un remarquable passing de coup droit sur sa première occasion, enlevant ainsi le jeu décisif 10-8. Mercredi, il avait réussi à breaker dans le deuxième set à 4-2, après une première manche remarquable, mais n’était donc pas parvenu à tenir (se faisant débreaker blanc dans la foulée).
"Je ne me sens pas très bien"
Dans la globalité de la rencontre, Gael Monfils a surtout profité des fautes d’un Cilic pas du tout réglé sur terre (32 fautes directes, et une réussite au filet à 8/21 seulement). Il a aussi su s’appuyer sur son service, même s’il a alterné les aces et les doubles fautes (huit de chaque côté, contre deux et trois pour Cilic). Croyez-le ou non, en termes de classement pur, il s’agit de la quatrième plus belle victoire de la carrière du Français, qui a battu une fois le n°1 mondial (Rafael Nadal en 2009 à Doha) et quatre fois le n°2 (Roger Federer à Bercy en 2010, Rafael Nadal en 2012 à Doha, puis à nouveau Roger Federer en finale de Coupe Davis 2014 et à Monte-Carlo en 2015).
Mais il était à chaque fois dans le top 20, et non retombé au 39e rang mondial comme c’est le cas cette semaine. Cependant, il avait déjà battu le n°3 mondial alors qu’il était 75e au classement ATP, en 2007 contre Andy Roddick (à Pörtschach)… C’est surtout la confirmation d’un début de saison qui, hormis une défaite à l’Open d’Australie contre Novak Djokovic, avait été marqué par un titre à Doha. Car il n’avait plus vaincu un top 10 depuis plus d’un an (Milos Raonic à Toronto en 2016). Pourtant, il assure ne pas être au top (en conférence de presse): "Je ne me sens pas très bien, je ne suis pas dans ma meilleure forme. Je me bats sur chaque point." Mais qui sait si cette stratégie rare de se lancer très tôt sur terre ne portera pas ses fruits à Paris dans trois mois ?