Tennis : le point sur la "race olympique" des Bleus en vue de Paris 2024
Alors que la première partie de la saison sur dur se termine à Miami dimanche avant le début des hostilités sur terre battue, tour d'horizon des joueuses et joueurs français les mieux placés pour obtenir leur billet en vue de Paris 2024.
A moins de quatre mois des Jeux olympiques, le monde de la petite balle jaune entre dans le sprint décisif pour espérer se qualifier. Le premier quart de l'année, disputé sur dur, se boucle, le tournoi de Miami prenant fin samedi et dimanche. L'occasion de faire un point sur la "race olympique" qui déterminera qui sera présent à Roland-Garros pour espérer briller. Ce classement spécifique prend en compte une année complète du classement ATP et WTA, du lendemain de la finale de Roland-Garros 2023, au 10 juin prochain, juste après l'édition 2024 du Grand Chelem parisien.
Chaque comité olympique pourra être représenté par 12 athlètes maximum, six par genre. Les qualifiés pourront prendre part à plusieurs épreuves (simples, doubles, doubles mixte). Les 56 premiers à la race olympique sont automatiquement qualifiés en simples, s'ils respectent la limite de quatre représentants par pays maximum, et ont participé à deux reprises à la Coupe Davis ou Billie Jean King Cup depuis août 2020 (hors exceptions). Six autres billets seront ensuite attribués par la fédération internationale de tennis, l'ITF, via des qualifications, un dernier sera délivré "suivant le principe d'universalité" explique le site des JO.
Simples hommes : embouteillage en vue avant la terre battue
Pour les Bleus du circuit ATP, les prochaines semaines s'annoncent particulièrement cruciales. Ugo Humbert (13e provisoire de la race olympique), rentré dans le Top 15 mondial et vainqueur des tournois de Marseille (ATP 250) et de Dubaï (ATP 500) cette saison, a déjà validé sa qualification, sauf problèmes physiques. Même conclusion pour Adrian Mannarino (16e provisoire), qui a suffisamment engrangé dans la deuxième moitié de 2023 pour être à l'abri.
Plus bas dans la hiérarchie en revanche, la saison sur terre pourrait changer beaucoup de choses. Gaël Monfils est en ballotage favorable, à la 30e place provisoire, et arrive sur une de ses séquences préférées, la terre battue. Mais aussi une de celles les plus éprouvantes pour l'organisme, toujours un point d'interrogation chez Monfils. Le Parisien ne compte qu'environ 300 points d'avance sur la ligne rouge, un matelas insuffisant pour être complètement tranquille.
Dans cette zone naviguent Arthur Fils (44e) et Arthur Cazaux, tout proche de la ligne de flottaison (54e provisoire), et actuelle "cinquième roue du carrosse" des quotas. Cazaux pourrait payer doublement son malaise lors des qualifications du tournoi de Miami et son absence à venir pour se reposer. Arthur Rinderknech (64e), Constant Lestienne (69e) ou encore Hugo Gaston (72e) sont en embuscade, à une centaine de points. La tâche sera bien plus difficile pour le grand espoir Luca Van Assche (90e) ou pour Richard Gasquet (127e), qui devront signer des exploits… Ou enchaîner les bons résultats sur des tournois secondaires.
Simples femmes : seulement trois Bleues à Paris ?
Quart-de-finaliste à Miami, la n°1 française Caroline Garcia (18e de la race olympique WTA) s'est rassurée, tout en se rapprochant un peu plus encore de Paris 2024. Derrière elle, les Bleues sont moins à la fête que leurs homologues masculins. Si Clara Burel poursuit sa progression (38e), elle ne compte qu'environ 200 points d'avance sur la 56e place fatidique.
Il lui faudra se montrer solide sur terre battue, d'autant qu'elle doit conserver le bénéfice de sa demi-finale l'an passé à Strasbourg (110 points) juste avant Roland-Garros. Diane Parry passe à l'heure actuelle le cut (53e), mais de justesse.
Le contingent français pourrait être agrémenté d'une quatrième joueuse grâce au billet garanti à la France en tant que pays organisateur. Océane Dodin (67e) serait la mieux placée, grâce à son huitième de finale à l'Open d'Australie en début de saison. Alizé Cornet (89e) est la seule autre joueuse française actuellement dans le Top 100 de la race olympique, mais elle peine à retrouver la confiance, avec quatre éliminations au premier tour en cinq tournois en 2024. Un scénario avec seules deux Tricolores qualifiées, et une troisième retenue est à ce stade tout à fait possible.
Doubles : Garcia veut en être
Les critères de sélections en doubles rendent la hiérarchie moins lisible. 32 paires seront retenues pour les doubles femmes et messieurs, deux maximum par comité national olympique. Comme en simple, le classement doubles ATP et WTA de la race feront foi, avec les dix premiers joueurs et joueuses qualifiés… si leur partenaire évolue pour le même pays et figure parmi les 300 meilleurs au classement mondial.
A ce stade de la saison, aucun Tricolore ne figure dans le Top 10 mondial, Edouard Roger-Vasselin, 11e chez les hommes, en est le plus proche. Il devrait faire équipe avec Nicolas Mahut (52e), alors que son habituel associé, Pierre-Hugues Herbert (73e) se focalise sur sa carrière en simple après des mois de blessures.
Caroline Garcia aussi doit jongler avec ses différents objectifs, mais reste meilleure Française au classement (38e), devant son acolyte Kristina Mladenovic (54e), avec qui elle a atteint les quarts de finale de l'Open d'Australie. Garcia souhaite prendre part au double dames, "c'est certain" assurait-elle à L'Equipe après son élimination cette semaine à Miami. "Après, c'est encore un point d'interrogation. Les Jeux c'est une super opportunité, quelque chose qui n'arrive souvent qu'une fois dans une vie, parfois jamais. J'ai hâte d'y être, même si, pour l'instant les JO ont été des expériences difficiles pour moi. J'ai envie, mais sans attente particulière. J'ai juste envie de donner le meilleur de moi-même."
Le double mixte verra uniquement des joueurs déjà qualifiés en simples ou en doubles être retenus pour 16 paires, une par nation, en fonction du "classement combiné des partenaires". "C'est une option, on y réfléchit" ajoutait Caroline Garcia.