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Ligue Europa - Marseille / Elie Baup : "Dimitri Payet va devoir prouver"
Avant OM-Braga ce soir (19h00 - beIN SPORTS 1), Elie Baup, consultant beIN SPORTS, nous livre son avis sur la saison plutôt décevante de Dimitri Payet, le meneur de jeu marseillais.
Elie Baup, comment jugez-vous la saison de Dimitri Payet ?
Il monte en puissance, il est mieux depuis quelques matchs. Il n’a pas toujours été au niveau du rythme ou de la capacité à maintenir l’intensité et les efforts dans les matchs. Là, il est en train de monter en régime et de retrouver son activité régulière.
Comment expliquez-vous ce temps qu’il a mis pour trouver la bonne carburation ?
C’est un joueur technique qui doit avoir de bonnes sensations physiques, qui doit aussi avoir une certaine confiance dans son jeu, dans tout ce qu’il va entreprendre. C’est un créateur et les créateurs, c’est un ensemble de choses : c’est à la fois avoir de bonnes sensations, la confiance, se sentir bien physiquement et ne pas avoir de pépins. Après, avec ce rôle qu’il a de leader, de capitaine, ça fait beaucoup de choses à gérer. Il y a de l’énergie à mettre dans ces rôles. Ça a été aussi beaucoup de nouvelles choses pour lui à assimiler. Il y a aussi l’enchaînement de beaucoup de matchs avec la Ligue Europa. C’est un tout.
Rudi Garcia lui avait pourtant vraiment donné les clés du jeu marseillais avec ce rôle de n°10…
Ça, c’est un constat que les chiffres donnent aussi (ndlr : depuis le début de la saison, Payet a inscrit 5 buts et délivré 11 passes décisives en 27 matchs toutes compétitions confondues). Il est plus à l’aise et est mieux quand il est à gauche. Il a une activité plus libre, va un peu dans toutes les zones et pose des problèmes à l’adversaire par ses déplacements en partant de la gauche. Après, le problème à ce poste, c’est qu’il faut descendre et c’est un gros travail quand on est dans le couloir. C’est pour ça qu’il avait été replacé dans l’axe. Sur les derniers matchs, il démarre parfois dans l’axe mais il y a Morgan Sanson qui s’y sent très bien. C’est tout un équilibre à trouver.
Sur le côté, Dimitri Payet ne fait peut-être pas assez les efforts au niveau du repli défensif. Est-ce cette donnée qui peut poser problèmes à l’équilibre du bloc marseillais ?
Oui, c’est ce qu’on demande à tous les entraîneurs : plus le niveau monte, plus l’exigence du résultat est là et plus il faut être complet. Pas simplement quand on a le ballon mais aussi dans le travail de récupération. C’est sûr que ça demande beaucoup de jambes, beaucoup de détermination, d’investissement à la perte de balle.
Avec West Ham, Dimitri Payet inscrivait des coups francs magnifiques. Mais il semble un peu moins performant dans ce domaine depuis son retour à l’OM…
Oui, les chiffres confirment un peu tout ça. Je pense que le coup de patte, il l’a toujours. La technique, il l’a gardée : il n’y a pas de hauts ou de bas. C’est un joueur qui a le potentiel technique du très haut niveau. On l’a vu en équipe de France. Après, c’est lié à des sensations, à de la confiance, à tous les éléments qu’on a décrits au début. Et je pense qu’ils les retrouvent.
Que pouvez-vous nous dire sur la connexion technique qu’il semble exister entre lui et Luiz Gustavo ?
Gustavo, c’est un joueur qui sent le jeu, qui comprend en première intention les déplacements de ses partenaires pour transmettre le ballon quand il faut. C’est un leader dans sa manière d’évoluer. On l’a vu à la fin du match face à Metz où il a réuni ses coéquipiers à la fin de match. Il est à l’unisson avec Payet en termes de professionnalisme, au-delà du jeu.
En se projetant un peu, pouvez-vous imaginer dans quelques mois voir Payet reculer d’un cran et évoluer aux côtés de Luiz Gustavo dans l’entrejeu ?
Cette idée émise-là, c’est celle où quand on vieillit, on recule (sourire). Je ne sais pas. Au cœur du jeu, il faut toujours une grosse activité athlétique.
Est-ce qu’il manque à Dimitri Payet en ce moment ?
Peut-être. C’est un peu sa limite, que ça soit dues aux blessures ou à autre chose. Quand il est bien et avec tout potentiel, c’est bon.
Payet joue également gros à quelques mois de l’annonce des 23 Bleus qui disputeront la Coupe du Monde en Russie…
Il y a concurrence. Il n’était pas présent dans les dernières listes. Il va devoir prouver. Après, ça peut aller vite avec les blessures. Pour moi, il est dans les réservistes potentiels par son expérience de l’Euro et ses qualités. Mais il y a une grosse concurrence dans le domaine offensif. Après, tout dépend comment Didier Deschamps va articuler son projet de jeu et quel système il va opter.
Pour vous, il est donc encore la course pour la Russie ?
Oui, bien sûr, il y a encore beaucoup de joueurs qui y sont. S’il postule pour un rôle de n°10, je ne sais pas s’il est dans la course. S’il évolue sur le côté gauche, il sera plus dans la course pour moi.
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