Nice - Critiquer Vieira, est-ce bien raisonnable ?
L'OGC Nice doit battre le Slavia Prague jeudi, pour ne pas menacer sérieusement son avenir en Ligue Europa. Et pour ramener un peu de sérénité à Patrick Vieira.
C'est déjà la troisième saison de Patrick Vieira sur le banc de l'OGC Nice, avec un projet toujours plus ambitieux, symbolisé par les arrivées de Schneiderlin, Gouiri, Reine-Adélaïde ou Rony Lopes pour épauler Kasper Dolberg et consorts. Après une septième puis une cinquième place, la progression logique amène les Azuréens à viser le podium et donc une qualification pour la C1. Certes neuvièmes, les Niçois peuvent compter vingt points s'ils gagnent leur match en retard à Marseille, ce qui les replacerait dans le gros wagon des quatre équipes à égalité à la troisième place. Rien d'alarmant, donc. Sauf que les supporters, échaudés aussi par les résultats très justes en Ligue Europa (défaites 6-2 à Leverkusen et 3-2 au Slavia, victoire 1-0 face à Beer-Sheva), ne sont pas satisfaits et craignent la stagnation.
"On entend cette fronde, assurait le président Jean-Pierre Rivère sur RMC avant la trêve internationale. Même s'ils ne sont pas au stade, on sait ce qu'il se passe. Mais au milieu de l'eau sur une barque, on travaille et on rame tous ensemble dans le même sens afin de trouver des solutions. Le groupe a progressé, mais malheureusement on s'est ramassés à Prague et Monaco a suivi, c'était deux très mauvais matchs et les joueurs comme le coach ont conscience de ces difficultés. Alors soit on baisse les bras, soit on relève la tête. Et on va relever la tête."
Vieira, gros coup de Rivère pour succéder à Lucien Favre en 2018, possède une sorte d'immunité de par son statut. Elle n'est pas imméritée, le champion du monde 98 affichant beaucoup d'ambition après avoir dirigé la réserve de Manchester City (de 2013 à 2015) et s'être fait la main en MLS, à New York City (de 2016 à 2018). Le ticket est gagnant-gagnant, d'autant que Patrick Vieira pourrait tout à fait officier ailleurs qu'en Ligue 1. C'est une chance pour notre championnat, les Aiglons le savent aussi.
José Cobos, enfant du club (et ancien coach adjoint) se montre confiant pour 20 Minutes : "Il y a plus de pression, avec la Ligue Europa, qu’il y a sept ou huit ans quand l’équipe jouait un peu son maintien. Et malgré ce contexte, c’est vraiment intelligent de la part des dirigeants de lui avoir laissé du temps." Patrick Vieira a toujours demandé à ses joueurs de ressortir le ballon par des passes courtes, protégeant parfois ses hommes - son gardien, par exemple - en assumant quelques folies inconsidérées. Ne pas (ou plus) encourager ce type de projet, c'est aussi prendre le risque de le regretter par la suite.