Simone Inzaghi, la Lazio dans la peau
Discret mais tenace: souvent dans l'ombre de son frère "Pippo" quand ils jouaient, Simone Inzaghi prend beaucoup mieux la lumière sur le banc de la Lazio, son club de toujours.
"Cela fait plus de 21 ans que Rome est sa maison", rappelait cet été son père, Giancarlo Inzaghi, régulièrement sollicité par les médias pour commenter les parcours de ses deux rejetons, désormais entraîneurs en Serie A: au modeste Benevento pour l'aîné, Filippo (47 ans), le plus célèbre des deux quand ils jouaient, et chez les Laziali, comme toujours, pour Simone (44 ans). "Pippo le pense aussi. Il m'a dit: Tu verras que Simo ne partira jamais", rapportait le père à la Repubblica en juin.
La Lazio, Simone Inzaghi y débarque comme joueur en 1999, en provenance de son club formateur de Plaisance. Et il n'en est plus reparti, ou presque (prêté à la Sampdoria en 2005 puis à l'Atalanta Bergame en 2007-2008). Il y décroche notamment en 2000 le deuxième et dernier titre de champion, avec Nedved, Salas, Simeone, Boksic, Mihajlovic, Nesta, etc.
"Presque par hasard"
A la fin de sa carrière de joueur, en 2010, "Inzaghino" (le "petit Inzaghi") y reste pour entraîner des équipes de jeunes. En 2014, il reprend la Primavera, antichambre de l'équipe première, avec deux succès en Coupe nationale. Et en avril 2016, un soir de lourde défaite dans le derby contre l'AS Rome, il est appelé en urgence pour succéder à Stefano Pioli, pour sa première expérience en Serie A. Cela ne doit être qu'une pige en attendant l'arrivée de Marcelo Bielsa mais elle se prolongera au-delà de l'été, le fantasque Argentin ayant renoncé au dernier moment à rejoindre l'Italie. Simone Inzaghi, rappelé alors que lui-même avait déjà signé en Serie B avec la Salernitana, est ainsi "arrivé presque par hasard (...). Les tifosi étaient contents, parce qu'ils l'aiment bien, mais ce n'a pas été non plus la grande joie, parce que c'était une grande marche après la Primavera", rappelle à l'AFP Guido Di Angelis, directeur du magazine Lazialità consacré au club.
"Il y avait du scepticisme, mais la confiance s'est construite peu à peu, car Simone est un passionné, un de ceux qui donnent tout, à en perdre la voix, malgré son élégance", ajoute ce grand connaisseur de la Lazio.
Feeling avec Immobile
La promotion interne fonctionne et la Lazio reprend pied dans le Top 5 en 2017 et 2018. Et la saison dernière, elle fut longtemps en course pour le titre avant de terminer à la quatrième place, synonyme de retour en Ligue des champions, treize ans après la dernière participation. Le palmarès s'est aussi enrichi de deux Supercoupes d'Italie chipées à la Juventus (2017 et 2019) et une Coupe d'Italie en 2019. "Inzaghino" est devenu un entraîneur prisé, cité cet été du côté des Bianconeri. L'entraîneur comptabilisant le plus de matches officiels sur le banc de la Lazio a bâti une équipe soudée, accrocheuse: malgré un effectif parfois décimé (moins de 15 joueurs disponibles pour cause de coronavirus), la Lazio est la seule équipe italienne invaincue en Ligue des champions. Et si elle le reste contre le Club Bruges mardi soir, elle sera qualifiée pour les huitièmes.
"Simone est jeune mais il a de la personnalité. Il parle peu mais sait se faire respecter dans le vestiaire"
"Simone est jeune mais il a de la personnalité. Il parle peu mais sait se faire respecter dans le vestiaire", décrit Guido Di Angelis. Un entraîneur capable de tisser des liens de confiance assez uniques avec certains de ses joueurs, comme Ciro Immobile, arrivé à la Lazio en 2016 avec un moral entamé par deux saisons mitigées: "C'est un feeling extraordinaire qui a fait la fortune des deux. Ciro a explosé dans une équipe taillée sur mesure. L'équipe joue pour Ciro mais Ciro joue aussi joue pour l'équipe." Et Simone Inzaghi, toujours meilleur buteur de la Lazio dans les matches européens (20 buts), n'espère plus qu'une chose: que son attaquant vedette - 15 buts, avec les 4 en C1 cette saison - le dépasse rapidement.
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