Ligue des Champions : Zidane, légende parmi les géants ?
En remportant une troisième C1 ce soir contre Liverpool (20h45 - beIN SPORTS 1), Zinédine Zidane pourrait égaler le record d’un certain Carlo Ancelotti. Historique.
Le Zidane entraîneur est-il meilleur que le Zidane joueur ? Cette question aurait certainement fait hurler observateurs et supporters de tout bord au moment de l’intronisation de ZZ sur le banc merengue en janvier 2016. Depuis, le natif de Marseille a tout gagné avec le Real Madrid, à l’exception de la Coupe du Roi, clôturant ainsi le débat : oui, Zidane est un bon coach. Un grand coach. De la trempe des tous meilleurs.
Humble au moment d’expliquer les nombreux succès de son équipe, l’ex-meneur de jeu a toujours mis en avant son important travail, mais pas que, pour donner du crédit à ses triomphes. « J’ai une philosophie. Je l’ai déjà dit, je ne suis pas le meilleur entraîneur et je continuerai à l’affirmer. Je ne suis pas le meilleur tacticien. Je n’ai pas à le dire, puisque vous (les journalistes) le dites pour moi » ironise-t-il en conférence de presse. « Mais j’ai d’autres choses. Je possède l’envie, la passion. Tout cela a bien plus d’importance » clame le champion du monde 1998, comme pour rappeler que malgré son immense palmarès de joueur, rien ne lui a été donné dans cette seconde vie de coach.
Un triplé inédit dans le viseur
Celui qui a le succès dans le sang est aujourd’hui en passe de devenir, à égalité avec son ancien mentor Carlo Ancelotti (AC Milan, Real Madrid) et l’Anglais Bob Paisley (Liverpool) l’entraîneur le plus titré de l’histoire de la C1. A seulement 45 ans. En conquérant dans la nuit ukrainienne de Kiev une troisième Coupe aux grandes oreilles consécutives, Zizou écrirait un nouveau chapitre dans l’épais livre consacré à sa légende.
Le triplé en C1 est une épopée d’un autre temps. Celui du grand Bayern Munich de Franz Beckenbauer (1974, 1975, 1976) et juste avant lui de l’Ajax Amsterdam de Johan Cruijff (1971, 1972, 1973). Mais que ce soit pour les Munichois ou les Ajacides, cette défunte Coupe d’Europe des clubs champions n’avaient pas été remporté les trois fois avec le même homme sur le banc (Rinus Michels puis Stefan Kovacs X2 pour l’Ajax, Udo Lattek puis Dettmar Cramer X2 pour le Bayern).
Une Maison Blanche bien rangée
Comme ses prédécesseurs sur le banc madrilène, Zidane est à la tête d’un formidable bolide. Et en patron respecté de la Casa Blanca, Zidane a su sublimer un groupe bourré de talents. En donnant du crédit et un vrai rôle aux remplaçants (Lucas Vazquez, Marco Asensio, Isco), en gardant foi dans les éléments les plus contestés à l’extérieur du club (Gareth Bale, Karim Benzema), en s’attachant le soutien indéfectible des cadres du vestiaire (Sergio Ramos, Cristiano Ronaldo).
Mais ce qui caractérise peut-être le mieux la réussite du Français, c’est l’incroyable symbiose qu’il parvient à créer dans le collectif de son équipe. Lui, l’ancien Galactique, a su instaurer dans le navire merengue un esprit de sacrifice sans commune mesure. Une force morale et une résilience à même de gravir chaque montagne avec abnégation et courage, dans un état d’esprit assez proche finalement du voisin colchonero. A même aussi de triompher des plus grands adversaires. Le Liverpool de Jürgen Klopp et de Mohamed Salah est sans conteste de ce calibre-là. Pour Zidane, l’exploit est à 90 ou 120 minutes. Les Reds sont prévenus : impossible n’est pas français. Mieux, impossible n’est pas Zizou.