Trop tôt, trop jeune, trop court : Memphis Depay n’était tout simplement à la hauteur du défi représenté par son transfert à l’âge de seulement 22 ans sous les couleurs de Manchester United. En provenance du PSV Eindhoven, le Néerlandais, étincelant l’espace d’un mois, au point d’être considéré comme capable de succéder à Cristiano Ronaldo dans les cœurs des supporters, va subir de plein fouet la pression d’un géant d’Angleterre, qui n’a pas su remplacer Sir Alex Ferguson. Sans jamais réussir à s’imposer sur la durée et en étant contraint, après une seule saison, de s’exiler lors de l’hiver 2016 pour rejoindre Lyon.

Probable titulaire dans le onze de Bruno Genesio mercredi soir, à l’Etihad Stadium (21h), pour défier Manchester City, Depay revient jouer à Manchester pour la première fois depuis ce départ en catamini. Et l’attaquant n’est plus le même, après s’être relancé avec l’OL, à l’image de cette dernière saison à 22 buts (L1+C3). A un journaliste anglais se demandant si le public mancunien avait vu le meilleur Memphis lors de ses dix-huit mois passés du côté d’Old-Trafford, Depay rétorque dans un sourire : "Bien sûr que non. Je suis devenu plus mature, j’ai vécu de nombreuses expériences sur le terrain comme en dehors. Je suis heureux d’être le joueur que je suis aujourd’hui. Je suis devenu un meilleur joueur, je peux le sentir (au quotidien)", assure-t-il, sans volonté de polémiquer. "Quand vous n’avez pas la bonne connexion avec le coach, c’est compliqué, surtout quand les attentes sont fortes sur un jeune joueur (…) C’est trop facile de blâmer la façon dont joue l’équipe… (*). C’est bon d’être de retour."

Reste le début de saison guère encourageant d’un OL dans ses petits souliers avant de défier un champion d’Angleterre tout puissant : "On est très heureux de s’être qualifiés et de participer (à la Ligue des champions), mais aujourd’hui on a besoin de résultats", lance le Batave. On devine une certaine nervosité dans les rangs lyonnais… Que dément l’intéressé : "Nerveux, je ne dirais pas ça. On sait que nous avons face à nous une très bonne équipe. Bien sûr, notre dernier match n’était pas à la hauteur… (nul 2-2 à Caen, ndlr) Mais je ne crois pas qu’on doive être nerveux pour le premier match de la Ligue des champions, on doit être excités de jouer les meilleures équipes d’Europe. Et montrer de la qualité." Pas question de régler des comptes avec ceux qui n’auraient pas cru en lui à l’époque, Depay, qui n’a jamais caché que l’OL n’était qu’un tremplin, lance encore : "Je ne suis pas du genre à regarder derrière moi. Je veux juste développer mon meilleur jeu et amener Lyon le plus haut possible." Et d’ajouter, histoire de ménager ses arrières : "On ne sait pas ce qui se peut se passer dans le futur."  

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(*) Depay a évolué avec MU sous les ordres de Louis van Gaal puis José Mourinho.