Euro 2020 : Memphis Depay, l'impatient chef de bande des Pays-Bas
Memphis Depay n'a plus de temps à perdre : à 29 ans, l'attaquant néerlandais, convoité par les plus grands clubs d'Europe, dispute seulement son deuxième tournoi majeur.
Il y a sept ans que les Pays-Bas n'ont plus participé à un grand rendez-vous du calendrier international. En 2014, les "Oranje", articulés autour des "vieux" Arjen Robben et Robin Van Persie, avaient atteint les demi-finales de la Coupe du monde brésilienne, grâce à deux buts, ses deux premiers en sélection, d'un remplaçant de grand talent, Depay, seulement 20 ans.
Le prodige, passé par le PSV Eindhoven (2011-15), Manchester United (2015-17) et Lyon (2017-2021), est depuis devenu l'indiscutable leader technique de la sélection néerlandaise qui disputera ses trois matches de poule à Amsterdam, face à l'Ukraine, l'Autriche (17 juin) et la Macédoine du Nord (21 juin). Lors des matches de préparation la semaine dernière face à l'Ecosse (2-2) et la Géorgie (3-0), Depay a confirmé qu'il était surmotivé et en grande forme avec trois buts et deux passes décisives.
Alors que le sélectionneur Frank de Boer cherche encore son meilleur système de jeu, une certitude s'est dégagée: il peut associer Depay à Wout Weghorst à l'avant de son 5-3-2 plutôt prudent. "Je suis convaincu que notre association peut parfaitement fonctionner", assure Depay à propos de son duo avec le buteur de Wolfsburg (20 buts cette saison en Bundesliga).
Le duo a effectivement tout pour être complémentaire. Du haut de ses presque deux mètres (1,97 m exactement), Weghorst peut servir de point d'appui à l'ailier au coup de rein ravageur qu'est Depay.
Le rap plutôt que le foot
Depay s'érige en chef de bande au milieu d'une génération prometteuse mais encore tendre, emmenée par des surdoués comme Frenkie de Jong (24 ans, FC Barcelone), Matthijs de Ligt (21 ans, Juventus) ou Donny van de Beek (24 ans, Manchester United).
"Pour aller loin dans un tournoi, il faut certes du talent, mais il faut aussi des garçons qui savent montrer les crocs. C'est cette mentalité de gagneur que Memphis doit apporter à l'équipe", indiquait récemment à la télévision NOS Louis van Gaal, le premier à avoir fait appel à Depay en sélection.
Le port altier, le regard fier et les tatouages qui recouvrent une bonne partie de son corps musclé, donnent à Depay un air de mauvais garçon. Une étiquette qu'il a longtemps traînée comme un boulet après une enfance difficile (son père ghanéen a abandonné sa mère alors qu'il n'avait que quatre ans) et une formation au Sparta Rotterdam et au PSV qui n'a pas toujours été simple.
"Il passait souvent plus de temps à écrire du rap qu'à se concentrer sur le football", dira l'un de ses anciens entraîneurs, Fred Rutten. Ce dernier le remettra sur les bons rails avant de participer à son éclosion à Eindhoven en Eredivisie, avant un passage mitigé à Manchester United et quatre saisons réussies à Lyon.
L'Euro pourrait confirmer le statut de superstar de Depay qui se verrait bien rejoindre son compatriote Ronald Koeman à Barcelone, même si la Juventus voire le PSG pourraient être d'autres destinations possibles. "Je parlerai de mon transfert après l'Euro. Je ne veux pas me laisser distraire", a-t-il balayé jeudi en conférence de presse, impatient d'en découdre.