Euro 2020 : Début de campagne périlleux pour des Belges ambitieux
A Saint-Pétersbourg, la Belgique entre dans le bal de l'Euro, auréolée du statut de favorite, mais l'absence au coup d'envoi de Kevin de Bruyne et Eden Hazard annonce des premiers pas périlleux
Les "Diables rouges" connaissent bien le stade Krestovski, et pourtant, ils ne savent pas sur quel pied danser, avant de le revoir pour la quatrième fois en trois ans. Lors de leur dernière visite, en novembre 2019, ils ont écrasé la "Sbornaïa" (4-1), pour s'assurer la première place de leur groupe des qualifications de l'Euro. Ce succès a conforté les grandes ambitions d'une sélection en quête d'un premier titre continental, après avoir obtenu la médaille de bronze au Mondial-2018, à Saint-Pétersbourg, déjà.
"Je n'ai pas une boule de cristal pour savoir si on va soulever la coupe, mais c'est l'objectif du groupe. On est conscients de nos capacités", a lancé l'attaquant Yannick Carrasco à la RTBF. Mais en un an et demi, la pandémie de Covid-19 a chamboulé les certitudes, n'épargnant pas le sélectionneur Roberto Martinez qui s'est ainsi plié à quelques acrobaties, au risque de perdre l'équilibre.
Avant la première journée du groupe B, c'est l'état de forme de De Bruyne, Hazard et Axel Witsel, trois piliers du jeu belge, qui contraint l'entraîneur espagnol à revoir sa stratégie pour le début de la compétition. Le meneur de jeu de Manchester City, auteur d'une nouvelle saison ébouriffante, s'est blessé lors de la finale de la Ligue des champions perdue contre Chelsea (1-0), fin mai. Après une intervention chirurgicale, "KDB", qui souffrait de deux fractures au visage, a rejoint le groupe lundi, mais son retour en compétition est plutôt envisagé pour le match suivant, au Danemark, le 17 juin, a prévenu Martinez.
Hazard pas en rythme
Witsel, de son côté, est encore trop juste pour rejouer, après une grave blessure à un tendon d'Achille qui a mis un terme anticipé, dès janvier, à sa saison en club. Hazard, lui, multiplie les pépins physiques depuis son arrivée au Real Madrid en 2019. Depuis la reprise en septembre, il a raté plus d'un match sur deux des Madrilènes. Blessé à une cuisse en début de préparation, l'ancien Lillois a joué huit minutes lors du dernier tour de chauffe des Diables, contre la Croatie (1-0) dimanche... pour sa première apparition en sélection en près d'un an et demi. La presse belge attend le Brainois, en manque de rythme, sur le banc au coup d'envoi.
Sur le terrain, la Belgique n'est plus la même sans ses trois stars en charge d'animer son jeu. Ses deux matches de préparation, contre la Grèce (1-1) et la Croatie, n'ont pas été à l'image de la meilleure attaque des qualifications (4 buts par match en moyenne). "Il nous manque encore un peu de synchronisation mais l'équipe est prête pour l'Euro", a assuré Martinez, confiant que ses joueurs éviteront le piège dans un stade à moitié plein, selon la jauge de 50% en vigueur, qui n'aura d'yeux que pour Artem Dzyuba et ses coéquipiers.
Lukaku en forme
Au milieu, le joueur de Leicester Youri Tielemans est attendu pour pallier l'absence des habituels créateurs, alors que le Rennais Jérémy Doku et le Napolitain Dries Mertens devront alimenter en ballons l'attaquant vedette Romelu Lukaku. La Belgique espère un nouveau coup de force du colosse de l'Inter Milan, auteur contre la Croatie de son 60e but en sélection - aucun compatriote n'a jamais fait mieux. Elu meilleur joueur de Serie A de la saison écoulée, il a porté, fait rarissime, le brassard de capitaine, contre la Grèce, preuve de son influence croissante au sein d'un effectif taillé pour jouer le titre. Lukaku, aussi, apprécie l'air russe: c'est à Voronej, un soir de novembre 2010, que le jeune Anversois, alors âgé de 17 ans, avait débloqué son compteur avec les Diables, d'un doublé qui avait terrassé la "Sbornaïa" (2-0). Il ne demande qu'à répéter l'histoire... mais avec un titre au bout, cette fois-ci.