Blessés à l'automne, barrés au printemps ?
Andre Gomes, Hugo Lloris, Paul Pogba... Se trouver à l'infirmerie au mois de novembre n'est pas toujours forcément de mauvais augure pour la grande compétition du mois de juin. Loin de là.
Il n'y a évidemment aucune règle quant aux conséquences qu'ont pu avoir, dans l'histoire du football (et même du sport en général), des pépins physiques à environ six mois d'une grande compétition. Tout dépend, déjà, du type de blessure. Lorsqu'on pense à une éventuelle absence en juin, aussi loin du grand rendez-vous, c'est bien sûr la jambe cassée ou les ligaments croisés du genou qui viennent généralement à l'esprit. Par exemple, pour l'équipe de France, la blessure de Hugo Lloris - aussi spectaculaire soit-elle - ne devrait avoir aucune incidence.
Mais tout est dans la réaction et les sensations du joueur, retrouvées ou non. En septembre 2015, avant même le début de l'automne, quand Nabil Fekir se rompt les ligaments croisés lors du match des Bleus au Portugal, on peut alors imaginer qu'il dispose de suffisamment de temps pour revenir frais et dispos en vue de l'Euro 2016. Peine perdue, Didier Deschamps ne le sélectionnera même pas parmi les réservistes. Et le timing a été sensiblement identique pour Benjamin Mendy en 2018... A l'inverse, un arrêt forcé peut parfois avoir l'effet d'un manque de temps de jeu, donc apporter de la fraîcheur au moment de la compétition. Avec le rythme infernal en club, le problème est de plus en plus récurrent, surtout pour les plus grands joueurs.
Andre Gomes, dont les images de l'horrible blessure il y a 10 jours ont fait le tour du monde, pourrait tout à fait postuler avec le Portugal, puisque son indisponibilité est finalement estimée à cinq mois. Le meilleur exemple pour rassurer les convalescents ? Du 27 septembre au 4 décembre 2001, Ronaldo se blesse trois fois aux cuisses et ne finit par revenir qu'au mois de mars. On se souvient tous du résultat : champion du monde et meilleur buteur du Mondial 2002 avec huit réalisations, dont un doublé en finale contre l'Allemagne (2-0). Alors, pour Hugo Lloris comme pour Paul Pogba, autant positiver, puisque la qualification n'est pas vraiment en péril. Et se dire que, quitte à se blesser, mieux vaut le faire tôt pour souffler que trop tard pour tout rater.
Bleus - Benjamin Mendy et Fekir de retour: