Toulouse n'est plus maudit dans le derby
Pour la première fois depuis 2 ans, les champions de France castrais, trahis par leurs buteurs, s’inclinent face au leader et voisin toulousain (20-21).
Christophe Urios, au même titre qu’un Franck Azéma, n’a a priori pas eu droit au chapitre dans le cadre de la succession de Jacques Brunel à la tête du XV de France. On peut le regretter… Car en ce qui concerne la préparation des hommes avant un grand rendez-vous, l’ancien talonneur s’y entend pour remonter son CO comme une pendule.
Il y avait de l’électricité dans l’air ce samedi, à Pierre-Fabre. A la hauteur du degré de vexation de ces Toulousains défaits par leurs voisins lors des cinq dernières confrontations dans le derby. "Ils s’en foutent du match, eux… Ils ne veulent pas qu’on gagne, c’est pas pareil." Cette petite phrase, lâchée en début de match par Urios au micro de Canal+, en dit long sur la rouerie du technicien castrais, bien décidé à quitter le Tarn en fin de saison en défendant jusqu’au bout le Brennus décroché la saison passée.
100 % Ramos !
Une semaine après leur échec en demi-finale de Coupe d’Europe face au Leinster (30-12), les Toulousains dégoupillent d’ailleurs dans une première période jouée pourtant avec l’avantage du vent, où Thomas Ramos a installé son équipe aux commandes grâce notamment à un coup de pied de 50 mètres (0-6, 32e). la suite est moins heureuse entre la sortie sur blessure de Lucas Tauzin et les deux cartons jaunes coup sur coup de Pita Ahki (36e) et François Cros (37e), qui laissent le Stade à treize. Et Castres pointer en tête à la pause grâce à un essai de pénalité obtenu sur le fil (7-6, 40e+2).
"On va vivre un calvaire et un supplice en seconde mi-temps, il va falloir se préparer." Ugo Mola sait tout le bénéfice que la bête noire castraise a su tirer par le passé de l’avantage du vent. Et pourtant, c’est bien son équipe, malgré sa double infériorité numérique qui creuse l’écart à l’heure de jeu (7-15) grâce à un Ramos à 100 % (7 sur 7). Castres s’est endormi… Et "Flo a réveillé un peu tout le monde", dixit Urios.
Flo, c’est Florian Vialelle qui secoue sa formation d’un rush terrible et fatal à Arthur Bonneval comme à Yoann Huget (62e), avant que sur un nouveau coup de boutoir de l’ancien Toulousain Yann David, Kockott pointe aussi en terre promise (65e). Le score bascule à nouveau, mais les buteurs castrais, Urdapilleta en tête, égarent en route la bagatelle de 13 points ! Rédhibitoire, d’autant que Ramos ne rate rien dans une fin de match, où Urdapilleta boit le calice jusqu’à la lie avec cet en-avant sur une tentative de drop face aux poteaux, qui aurait pu offrir un sixième succès de rang aux Tarnais dans ce derby, qui revient enfin aux joueurs de la Ville Rose (20-21). Castres n’a pas tout perdu avec un très rare double bonus, offensif et défensif, qui permet aux champions de France de doubler le Racing 92 et de s’emparer de la quatrième place, synonyme de barrage à domicile.