Le Stade Français sombre dans le derby
Vainqueurs (9-18) dimanche, à Jean-Bouin, grâce à un triplé de Teddy Thomas, les Racingmen remportent le derby de la peur face à un Stade Français plus que jamais lanterne rouge du Top 14.
Thomas Lombard, intronisé la veille dans son nouveau costume de Directeur général du Stade Français, avait affirmé vouloir "faire de ce derby un tremplin." C’est raté, n’en déplaise à son patron, le très rassurant Dr Hans-Peter Wild qui, en dépit de la position de lanterne rouge du club de la capitale avant cette réception des voisins et rivaux du Racing 92 ce dimanche, à Jean-Bouin, se déclarait "pas du tout inquiet".
Et pourtant, ce sont bien les Racingmen, à peine mieux lotis en tant que treizièmes et avant-derniers au sortir de la Coupe du monde au Japon, qui ont le mieux profité du retour des internationaux. Face à un adversaire que Lombard n’a à l’évidence pas su libérer, les joueurs de Laurent Travers vont poser la main sur le ballon et, en deux coups de patte de Teddy Thomas (11e, 37e), s’emparer avec autorité du score. L’ailier n’était pas du Mondial nippon, mais sa capacité à incarner le renouveau du XV de France reste indéniable au regard de sa qualité de finition sur les offrandes de Virimi Vakatawa en « off-load » puis de Finn Russell sur un jeu au pied au cordeau. Et encore Vakatawa, pour une succession de fautes de la part des visiteurs, a-t-il écopé d’un carton jaune (23e). Dix minutes d’infériorité numérique, qui n’empêchent pas ce Racing clinique, mais maître de son jeu et de ses intentions, de faire la course en tête à la pause (9-15). Avec seulement 22 secondes passées dans les 22 mètres adverses !
Quelle pauvreté dans la réponse apportée par les Parisiens, censés offrir une révolte à leur public, qui a répondu en nombre, mais qui n’ont que la botte de Nicolas Sanchez pour exister dans ce derby ! Maxime Machenaud met sa formation à l’abri d’un essai transformé (9-18, 47e) que le Stade, sans occasion réelle, est incapable de seulement tutoyer… Un aveu d’impuissance qu’illustre cette pénalité, rare opportunité, sur laquelle Sanchez, le maître à jouer argentin, ne sait pas trouver la touche (63e). Désordonné, le dernier baroud parisien ne donnera rien, et c’est bien le Racing 92 qui, fort du triplé de Thomas (9-25, 79e), synonyme de bonus offensif, sait préserver au meilleur moment son invincibilité dans le derby (*) pour rejeter sa victime préférée à neuf points au classement !
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(*) Le Racing 92 n’a plus perdu dans le derby depuis 2017.