Dakar : Une victoire qui satisfait pleinement Stéphane Peterhansel
A la suite de sa quatorzième victoire sur le Dakar, Stéphane Peterhansel a salué le travail de son coéquipier Edouard Boulanger tout en égratignant son rival Nasser Al Attiyah.
Vainqueur de son premier Dakar à moto en 1991, Stéphane Peterhansel est toujours au sommet de la hiérarchie. A l’issue de la dernière étape, disputée ce vendredi, le pilote Mini a signé sa quatorzième victoire sur le mythique rallye-raid. S’il assure que c’était important à ses yeux de fêter les 30 ans de sa première victoire sur deux roues avec un huitième succès sur quatre roues, le Français a un autre motif de fierté. « Je pense aussi être le seul à avoir gagné sur les trois continents, a déclaré Stéphane Peterhansel au site officiel du Dakar. Avoir vécu l’Afrique, l’Amérique du Sud et maintenant l’Arabie Saoudite, on est quand même des privilégiés. » Mais cette victoire est également, à ses yeux, la résultante de beaucoup de pression et de nombreux facteurs. « Chaque course est quand même très compliquée à gagner. Il faut se donner à fond, être complet, avoir une bonne équipe, avoir une bonne voiture et, bien sûr, avoir un top copilote, résume le pilote de 55 ans. Mais, malgré tout ça, l’erreur est humaine et on peut vite faire des erreurs. »
Peterhansel : « J’ai essayé de ne pas m’enflammer »
Alors qu’il devait se lancer sur le Dakar avec son épouse Andrea comme copilote, Stéphane Peterhansel a fait équipe avec Edouard Boulanger. Une collaboration nouvelle avec un copilote ayant moins d’expérience qui n’a pas eu de conséquences sur le niveau de performance du duo. « L’expérience a fait la différence mais je pense que ce n’est pas que ça, résume Stéphane Peterhansel. C’est la clairvoyance, l’analyse du roadbook du côté de la navigation. Pour ma part, j’ai essayé de ne pas m’enflammer quand j’étais moins rapide que Nasser Al Attiyah pour ne pas partir à la faute et, surtout, ne pas casser la voiture. C’est tout un ensemble. Il faut savoir gérer au bon moment, attaquer au bon moment, éviter de se perdre et avoir une voiture solide et rapide. » Au départ, l’équipage considérait la victoire comme un rêve qui a fini par se concrétiser. « Je ne vais pas dire que c’est inespéré parce ce qu’Edouard Boulanger a toutes les qualités pour être le meilleur copilote, j’ai encore suffisamment de vitesse pour m’imposer, ajoute le natif d’Echenoz-la-Méline. Il fallait vraiment que tout s’emboite bien et ça s’est bien enchaîné. »
Peterhansel : « Ce sont des pleureuses depuis des années »
Avec Edouard Boulanger, Stéphane Peterhansel assure qu’ils parlent « un peu le même langage », saluant la clarté des notes de son binôme dans un exercice pour lequel ils ne se sont pas rôdés. « Ce qu’il voit sur le roadbook, il me le traduit et c’est assez clair, assure le pilote Mini. Il n’a pas fallu beaucoup travailler, on ne s’est pas mis autour d’une table pour décider d’une méthode. Ça a été naturel pour lui de me dicter les notes et ça a très bien marché. » Un Dakar 2020 qui a été marqué par les critiques de Nasser Al Attiyah, deuxième à un peu moins d’un quart d’heure, mettant en avant un règlement injuste envers les voitures quatre roues motrices. S’il a assuré ne pas vouloir « faire de commentaires à ce sujet », Stéphane Peterhansel ne s’est pas montré tendre avec son rival. « Ce sont des pleureuses depuis des années. Nous, on n’a pas toujours gagné et, quand on ne gagne pas, on ne pleure pas. C’est simplement un problème d’ego, tonne le vainqueur de l’édition 2021. S’il avait un ego un peu différent, il aurait peut-être gagné le Dakar. L’ego, il l’a poussé jusqu’au point de vouloir gagner le prologue et je pense que c’est là qu’il a perdu la course. » De quoi alimenter la rivalité en vue de l’édition 2022.