"Kean sait que quand il marque, il devrait fêter ça avec ses coéquipiers. Je pense que la faute est partagée à 50-50. Moise n’aurait pas dû faire ça et le virage n’aurait pas dû réagir comme ça"... Cette déclaration surréaliste est signée Leonardo Bonucci, taulier de la Juventus et auteur mardi dernier d'un but important à Cagliari, lors du succès des siens (0-2) en terre sarde pour le compte de la 30e journée de Serie A. Le défenseur central avait ainsi réagi après la vive polémique qui avait ému le monde du football, à savoir les cris de singe repris par quelques tifosi de l'équipe locale à l'encontre de Moise Kean et Blaise Matuidi. Le jeune attaquant transalpin, crédité du second but des siens, s'était planté, comme immobile face aux énergumènes racistes, au moment de célébrer, le regard noir et le visage fermé.

"Je me suis exprimé de façon manifestement trop hâtive"

La victime aurait donc été en partie responsable du triste sort qui lui avait été réservée ? Ces propos avaient suscité la polémique, provoquant notamment l'indignation chez Lilian Thuram ou Yaya Touré. Et qu'importe si l'international transalpin avait pris soin de désamorcer la bombe au plus vite sur les réseaux sociaux. "J'ai parlé à la fin du match et les propos ont été mal interprétés. Probablement parce que je me suis exprimé de façon manifestement trop hâtive. Des heures et même des années de discussion ne suffiraient pas pour parler de ce sujet. Je condamne toute forme de racisme et de discrimination. Certains comportements ne sont jamais justifiables et sur ce point, il ne peut y avoir de malentendus", avait-il écrit.

Allegri sur les insultes racistes : "Il faut des mesures drastiques"

Mais ces remarques déplacées de Leonardo Bonucci continuent de faire réagir, à l'heure où le fléau du racisme est particulièrement présent dans les stades de foot italiens. Toutefois, ne comptez évidemment pas sur Massimiliano Allegri, premier soutien de Kean et Matuidi, pour s'en prendre à son tour à son défenseur central. L'ancien coach de... Cagliari, a défendu son numéro 19. "Bonucci s’est plutôt mal exprimé après le match, mais il a immédiatement rectifié par un post Instagram", a laconiquement rétorqué le coach transalpin. Une façon comme une autre de mettre fin au débat, pour que le football italien se recentre sur l'essentiel: combattre ce mal omniprésent dans les enceintes depuis tant et tant d'années.

Kean et Matuidi encore victimes de cris racistes !