La Spezia, un conte de fées à l'italienne
Le promu La Spezia démarre sa Serie A dimanche, officiellement à domicile mais pourtant loin de chez lui, contre Sassuolo (deuxième journée).
Histoire de prolonger un peu le plaisir, et surtout l'attente, le Spezia Calcio a dû patienter une semaine de plus pour célébrer ses grands débuts en Serie A. Par son statut de promu tardif, n'achevant ses playoffs de Serie B que fin août (vainqueur grâce à son classement en saison régulière, après une égalité parfaite lors du dernier tour face à Frosinone), le club de Ligurie a bénéficié d'un délai de récupération supplémentaire. Le contexte que l'on connaît empêchera malheureusement la fête dans l'allégresse espérée et méritée. Située entre Gênes et Pise, la petite ville côtière de La Spezia est donc proche de la France, célèbre notamment pour son golfe et ses fameux Cinque Terre aux couleurs prodigieuses. L'histoire sportive du club, certes moins clinquante, offre toutefois un scénario savoureux.
Promu en Serie B en 2006, le Spezia Calcio a en effet été déclaré en faillite deux ans plus tard. Repris par des amateurs, le voilà donc, douze ans plus tard, atteignant l'élite italienne pour la première fois de son existence (même si un titre de l'époque de 1944 a finalement été reconnu en 2002 par la Fédération). Retombé en quatrième division, le club était d'abord remonté en D3 en 2010, puis en Serie B en 2012. Les infrastructures ne sont pas prêtes et Spezia jouera ses premiers matchs à domicile à Cesena, à 250 kilomètres de son stade (plein est, près de la côte adriatique).
Au niveau de l'effectif, il était bien périlleux d'en ressortir un quelconque nom... jusqu'à jeudi, avec le prêt du jeune Français Lucien Agoumé en provenance de l'Inter. "Ils doivent profiter au maximum et gérer ça avec leurs armes, estime notre consultant Grégory Paisley. Sur une quinzaine de matchs, ils peuvent résister à certaines équipes, mais ça s'annonce compliqué. Souvent, deux des trois promus redescendent en Serie B. Et avec eux, cette saison va avoir du mal à y déroger." Puisqu'il n'y a plus le choix, autant essayer quand même.