Les Springboks sur le toit du monde
L'Afrique du Sud s'est offert samedi un troisième titre mondial en venant à bout de l'Angleterre (32-12), en finale de la Coupe du monde 2019.
Le combat a été rude, très rude, et à ce petit jeu, épuisant pour les organismes, c'est l'Afrique du Sud qui s'est montrée la plus vaillante. Samedi matin (heure française), les Springboks ont fait le nécessaire pour permettre au trophée Webb Ellis de rester dans l'hémisphère Sud, à la faveur d'un succès contre l'Angleterre d'Eddie Jones (32-12), en finale du Mondial à l'International Stadium de Yokohama. Quatre ans après la Nouvelle-Zélande, troisième de cette édition 2019, ce sont donc Handré Pollard et consorts qui s'installent sur le toit du monde, pour la troisième fois de leur histoire.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la troupe de Johan Erasmus n'était pas forcément attendue à pareille fête. Elle devient néanmoins la première nation titrée dans l'histoire de la compétition à avoir connu la défaite, sur son premier match de poule contre les All Blacks (23-13). Cette prestigieuse victoire, les Sud-Africains sont allés la chercher au prix de la sueur, s'appuyant sur des qualités physiques hors normes et en imposant un combat de tous les instants aux Anglais au cours de cette finale. Pour preuve la sortie prématurée, suite à un KO, de Kyle Sinckler (3e). Le ton est donné.
Le coup de génie de Kolbe
Le premier acte sera un perpétuel jeu de gagne-terrain, de chandelles et de phases de jeu ponctuées de duels âpres où les Sud-Africains se montreront les plus incisifs. En témoigne cette grosse séquence défensive pour répondre à des vagues anglaises peu après la demi-heure de jeu, laissant le XV de la Rose se heurter systématiquement à un mur à quelques centimètres de la ligne d'en-but. Mais les Anglais ne sont pas inspirés, trop brouillons dans leur jeu et même indisciplinés, partant trop souvent à la faute. Owen Farrell et Handré Pollard font évoluer le score au pied, et les Springboks sont devant au repos (6-12). On s'attend donc à une révolte britannique en seconde période, mais rien n'y fait.
Les minutes passent mais les tombeurs des Gallois dans le dernier carré ne lâchent rien. Et à la 55e minute, Farrell rate une pénalité pour revenir à 12-15. C'est le tournant du match. Ces Anglais ont peut-être joué leur "finale" au tour précédent, en parvenant à sortir l'épouvantail néo-zélandais... L'Afrique du Sud en profite pour prendre le large, inscrivant les deux premiers essais de son histoire en finale d'un Mondial, malgré deux titres planétaires déjà glanés en 1995 et 2007. Makazole Mapimpi brise le signe indien (66e), et laisse le soin au petite génie Cheslin Kolbe, jusqu'alors très discret, de porter l'estocade, suite un crochet intérieur dévastateur pour la défense britannique (74e). Et comme un symbole, c'est au capitaine Siya Kolisi que revient le suprême honneur de présenter la coupe Webb Ellis au public de Yokohama, une première pour un joueur noir à l'échelle de l'Afrique du Sud.